Le « porno c’est du sérieux » annonce l’article de Slate, au sujet du lancement d’une revue scientifique sur la pornographie. Celle-ci a en effet fait une percée notoire sur quelques campus universitaires anglo-saxons, si l’on en croit le New York Times, qui évoque les « Sex Week » (semaines du sexe) organisées à Yale depuis 2002 .
Yale, campus précurseur
Cette initiative présentée comme un « programme d’éducation sexuelle interdisciplinaire » vise à piquer l’intérêt des étudiants à travers des activités créatives et interactives. « Le semaine du sexe à Yale explore l’amour, la sexualité, l’intimité et les relations en s’intéressant aux modes de représentation de la sexualité aux Etats-Unis, en aidant les étudiants à réconcilier ces problématiques avec leurs propres vies », peut-on lire sur la notice Wikipédia dédiée à ce programme. Les étudiants ont ainsi accès à des professionnels durant les cours et des conférences, des débats, des défilés de mode, des concerts et des sessions de discussion.
Etudier les représentations de la sexualité humaine
Très critiqué, ce projet va pourtant pouvoir enrichir sa réflexion grâce à une nouvelle revue scientifique entièrement consacrée à l’étude de la pornographie. « Porn studies » devrait être lancé en 2014 par l’éditeur Routledge, et est décrite comme la première publication internationale dédiée à l’exploration critique de tous les produits culturels et services désignés comme pornographiques et leur contexte culturel, économique, historique, institutionnel, légal et sociétal ». L’éditeur ajoute qu’une attention particulière sera portée aux sujets transverses portant sur la sexualité, le genre, la race, la classe sociale, etc.
On ne peut que se réjouir qu’une publication sérieuse et cautionnée par deux chercheurs britanniques, Feona Attwood et Clarissa Smith (plus d’infos sur pornresearch.org), vienne creuser le sujet mal aimé et méconnu des productions pornographiques, et de leur impact sur la sexualité et la société. C’est l’avis partagé par Julie Peakman, historienne à l’Université de Londres et spécialiste de la pornographie : « Nous avons attendu longtemps qu’un journal universitaire traite le sujet de la représentation de la sexualité humaine avec le sérieux que cela mérite ».
Un premier pas encourageant pour dédiaboliser, décomplexer, et peut-être rénover et enrichir le porno tel qu’on le connaît…
VOIR AUSSI
Le porno est mort, vive le porno féminin !
La non-étude qui prouve que tous les jeunes regardent du porno
Fifty Shades of Grey, le Viagra bio de ces dames ?