Le vote du bilan de l’Etat 2010 a été décisif pour Silvio Berlusconi. Si le texte est passé avec 308 voix, la majorité absolue n’a pas été obtenue, huit voix ont manqué au chef du gouvernement, qui a aussitôt pris acte de la perte de confiance qu’il subissait.
Il s’est ainsi rendu hier soir au palais du Quirinal, et après un entretien d’une heure avec le président de la République Giorgio Napolitano, un communiqué annonçait la démission du Cavaliere, après l’adoption au Parlement des mesures économiques promises à l’UE pour réduire les déficits et sortir de la crise.
« Silvio Berlusconi a pris conscience des implications du résultat du vote à la Chambre, il remettra son mandat après approbation de la loi de stabilité », peut-on lire dans le communiqué. Depuis une semaine, les soutiens de toujours commençaient à s’éloigner du chef de gouvernement, incapable de rassurer les marchés alors que le pays est endetté à hauteur de 120% du PIB. « Les marchés indiquent clairement que Berlusconi est un problème pour le pays, il faut tourner la page », concède même Gaetano Pecorella, ancien avocat de Berlusconi et député de son parti, le PDL – le Peuple de la liberté. L’opposition, mais aussi les alliés de la Ligue du Nord, réclamaient hier sa démission du gouvernement.
Après l’adoption des mesures pour la stabilité économique du pays, d’ici une à deux semaines, Berlusconi abandonnera ses fonctions, laissant au chef de l’Etat le soin de former un gouvernement d’Union nationale, ou d’organiser des élections anticipées. Dans une interview accordée ce matin à la Stampa, le Cavaliere a fait savoir qu’il ne se représenterait pas si des élections devaient avoir lieu. C’est son dauphin, Angelino Alfano, qui devrait porter la candidature du PDL s’il y a lieu.
Crédit photo : AFP/Archives/Cannes
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