4,8 millions : c’est le nombre de personnes souffrant d’isolement en France, si l’on en croit le dernier rapport de la Fondation de France, publié ce lundi, soit 11 % de la population. En deux ans, date du dernier rapport, la solitude s’est donc accrue de 20 %, touchant 800 000 personnes de plus. Un bond « qui montre comment derrière l’autonomie, survient vite la possibilité de basculer dans la solitude », commente dans les colonnes du journal « Le Parisien » Martine Gruère, responsable des solidarités à la Fondation de France.
Principale raison de cet isolement relationnel, l'absence de liens avec les cinq réseaux qui structurent la vie société : la famille, le travail, les loisirs, les amis et les voisins. Un paradoxe dans une société où la communication avec autrui se fait à tout instant, partout et instantanément. D’ailleurs, selon les chiffres, près d’un quart (24 %) des personnes aujourd’hui isolées utilisent les réseaux sociaux, alors qu’elles n’étaient que 12 % en 2010. Pour les représentants de la Fondation de France, cette progression est intimement liée à la « banalisation des usages d’Internet et au rajeunissement de la population en situation d’isolement ».
En effet, la solitude n’est désormais plus l’apanage des personnes âgées. En 2012, les actifs subissent eux aussi les conséquences de l'isolement. Les 30-39 ans sont d'ailleurs très largement touchés par cette triste réalité. En 2010, ils n’étaient que 3 %, contre 9 % deux ans plus tard. En cause, le chômage ou la mobilité professionnelle, celle-ci empêchant la création de liens avec les voisins et/ou avec ses collègues par exemple. Car si la Fondation relève que les jeunes quittent de plus en plus leur région pour suivre des études ou trouver un emploi, elle note que cette mobilité ne se traduit pas nécessairement par une meilleure intégration sociale. En outre, contrairement aux idées reçues, le travail ne serait plus forcément un facteur d'insertion dans la société. Pour preuve, 27 % des personnes interrogées ayant un emploi affirment n'avoir que des relations strictement professionnelles avec leurs collègues.
Sans surprise, les personnes âgées souffrent de plus en plus de la solitude, le phénomène ayant progressé chez les plus de 75 ans, plus particulièrement chez les plus démunis. Souvent, l'arrivée en situation d'isolement, de solitude, se fait progressivement, suite à une rupture dite « biographique », telle qu’un divorce, le décès d'un proche, la perte d'emploi ou la maladie, par exemple.
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