On a tous.tes déjà rêvé d'être bilingue, voire trilingue, et de faire mentir les clichés selon lesquels les Français·es seraient les queues de peloton de la course à l'apprentissage de nouvelles langues. Une discipline à laquelle excellent les Scandinaves et Hollandais·es, qui bouffent des émissions anglo-saxones sans doublage depuis leur naissance.
Malheureusement, à part révolutionner le système éducatif ou regarder Friends en boucle et en VO, on n'a pas vraiment trouver la solution plus ou moins hypothétique pour atteindre notre Graal linguistique.
C'était sans compter sur la découverte récente de quatre chercheur·ses en psychologie de l'Université de Berne, en Suisse, qui impliquerait que l'on pourrait apprendre de nouveaux dialectes en plein sommeil. Comment ? En se passant des dialogues ou des cours en espagnol, en turc ou en ukrainien, selon nos envies, et en laissant notre cerveau agir.
"Ce que nous avons établi au travers de notre étude, c'est que le cerveau endormi peut coder de nouvelles informations et les stocker à long terme, et réaliser de nouvelles associations", a déclaré Marc Züst, co-auteur du rapport. "On continuerait donc d'apprendre depuis les bras de Morphée et ce, sans s'en rendre compte.
Les scientifiques sont venu·es à cette conclusion en jouant des enregistrements de mots étrangers et leurs traductions à des cobayes endormi·es en plein sommeil lent - une étape où une personne n'a presque pas conscience de son environnement. Afin d'être sûr qu'aucun·e des sujet·tes n'avait appris ou entendu ces termes avant, ils et elles ont tout simplement inventé de fausses expressions avec une vraie traduction.
Lorsque les interrogé·es se sont réveillé·es, on leur a de nouveau présenté les faux mots sans leur traduction. On leur a ensuite demandé d'imaginer si l'invention désignait un objet plus petit ou plus grand qu'une boîte à chaussures,une approche censée puiser dans la mémoire inconsciente.
"Si vous présentez 'biktum' et 'oiseau' aux personnes endormies, leur cerveau peut créer un nouveau lien entre le concept connu 'oiseau' et le mot complètement nouveau et inconnu, 'biktum'", a suggéré Züst. "Cette trace de mémoire dure dans l'éveil et peut influencer la façon dont vous réagissez à 'biktum' même si vous pensez n'avoir jamais entendu ce mot auparavant. C'est une forme implicite et inconsciente de mémoire - comme un sentiment instinctif."
Si les chercheur·ses précisent qu'on est loin du miracle, il s'agit tout de même d'une façon de faire des progrès - et surtout marcher notre mémoire - avec laquelle on n'aurait pas grand chose à perdre. Alors, ce soir, on remplace le bruit de la pluie par des expressions (véritables, cette fois) prononcées avec leur traduction. Et demain, on passe le TOEFL.