L'« Archipel de la torture » : c’est ainsi que l’organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) nomme la Syrie dans un rapport publié aujourd’hui. Selon l’ONG, des dizaines de milliers de personnes sont détenues en Syrie où elles sont frappées, soumises à des chocs électriques et aux mauvais traitements. Basé sur le récit de plus de 200 ex-prisonniers, militaires et membres de la sécurité d’Etat, le rapport fait état de 27 centres de tortures en Syrie, en plus des bases militaires, stades, écoles et hôpitaux utilisés aux mêmes fins. « Pratiquement toutes » les personnes interrogées ont dit avoir subi ou été témoins de tortures, depuis le début du mouvement de contestation contre le régime, il y a 15 mois.
Ce vaste réseau de centres de détention serait géré par quatre des principales agences de renseignement syriennes connues sous le nom de « moukhabarat » : la Sécurité militaire, la Sécurité politique, le Directoire des renseignements généraux et la Sécurité de l'armée de l'air, l'une des plus cruelles, où les prisonniers sont brûlés avec de l'eau bouillante ou de l'acide. L’ONG, qui milite pour la défense des droits de l’Homme, décrit dans son rapport la situation des prisonniers maintenus « dans des positions de stress douloureuses sur de longues périodes, souvent à l'aide d'équipements spécialement conçus à cet effet ». L’ONG dénonce également « les agressions et humiliations sexuelles », « l'arrachage des ongles » et « les simulacres d'exécutions ».
Par ailleurs, au moins 78 personnes, dont 44 civils, ont été tuées lundi dans les violences en Syrie, selon un décompte effectué par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
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Source : lexpress.fr, lemonde.fr
Crédit photo : HRW
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