"Je suggère aux femmes de refuser d'avoir des relations sexuelles avec des hommes jusqu'à ce que le Congrès leur garantisse le droit de choisir". C'est cette punchline en forme de proposition audacieuse qu'a décochée la comédienne et chanteuse américaine Bette Midler afin de protester contre un événement majeur : l'entrée en vigueur au Texas de la loi anti-avortement la plus restrictive qui soit le 2 septembre dernier.
En somme, Bette Midler propose une "grève du sexe" pour mieux éveiller les consciences. Et rappelle à ceux qui l'auraient ignoré la vivacité toujours palpitante de ce grand slogan féministe : mon corps, mes choix (my body, my rules).
Un "éveil" nécessaire s'il en est. La loi qui est passée au Texas le 2 septembre dernier interdit l'avortement dès six semaines de grossesse, même en cas de viol ou d'inceste. Une loi qu'a refusé de suspendre la Cour suprême des Etats-Unis pour "raisons de procédure". Rien d'étonnant hélas au vu de l'orientation majoritaire de l'institution depuis la nomination par Donald Trump en novembre 2020 de la (très) conservatrice Amy Coney Barrett, proche de la droite religieuse.
"Si les hommes pouvaient tomber enceintes, l'avortement serait sacré", a poursuivi Bette Midler sur Twitter. Ce faisant, l'actrice cite une militante célèbre : la journaliste et écrivaine Gloria Steinem, figure majeure de la deuxième vague féministe et fondatrice du magazine Ms. Une figure emblématique de la lutte pour les droits des femmes outre-Atlantique.
Rappelons que la grève du sexe est un outil de protestation traditionnel au sein des militances. En 2019, Alyssa Milano, actrice également engagée dans le mouvement #MeToo, lançait ainsi une "grève du sexe" pour défendre le droit à l'avortement, en réaction au vote d'une loi extrêmement restrictive adoptée en Géorgie, similaire à celle du Texas.
"Nos droits liés à la procréation sont supprimés. Tant que nous les femmes n'aurons pas un contrôle légal sur notre corps, nous ne pouvons pas risquer de tomber enceintes", décochait-elle alors sur ses réseaux sociaux. "Rejoignez-moi en boycottant le sexe jusqu'à ce que nous retrouvions notre indépendance physique. J'appelle à une grève du sexe. Faites passer le message", poursuivait-elle avec le hashtag #SexStrike.
Un hashtag que pourrait aujourd'hui reprendre Bette Midler. Le 1er septembre dernier, des manifestants pro-choix défilaient devant le Texas State Capitol à Austin, comme le rapporte le New York Post. Désormais, c'est aussi sous la forme d'une mobilisation digitale que la lutte pour les droits des femmes se poursuit.