Une Toulousaine de 35 ans s'est fait rappeler à l'ordre à deux reprises la semaine dernière alors qu'elle profitait de la baignade dans deux piscines différentes de la ville. C'est Sud Radio qui rapporte son témoignage. La jeune femme raconte que fin juin, elle profitait tranquillement de la piscine Nakache : "Là, je vois un gardien qui vient me voir et qui me dit : 'Madame, vous n'avez pas le droit d'être debout sans votre haut de maillot. Vous pouvez si vous êtes allongée'". Drôle de consigne.
Comme le précise le journal La Dépêche, le maillot de bain est obligatoire lors de la baignade, mais pas aux abords de la piscine. Selon le règlement : "L'accès au bassin se fait uniquement en tenue correcte de bain ("string et seins nus interdits")" et "Tout baigneur doit porter un vêtement de bain spécifique à la pratique d'une activité aquatique et de la natation". Pour les femmes, cela doit être "un maillot de bain une ou deux pièces traditionnels".
Qu'est-ce qu'un maillot de bain traditionnel ? Celui qui date de la fin du XIXe et qui se composaient de six pièces au minimum : "Un pantalon bouffant jusqu'aux genoux, une chemise large à manches courtes, une ceinture, un bonnet, des bas et des chaussures".
A Toulouse, plusieurs jours après sa première mésaventure, la femme retente le topless dans une autre piscine de la ville. Cette fois-ci, elle est priée de quitter les lieux par des agents de police. Pour la Mairie, il s'agirait d'un excès de zèle de la part des surveillants de baignade. Interrogé par La Dépêche, Laurence Arribagé, adjointe en charge des sports à la mairie de Toulouse, explique : "Il relève de la liberté de chaque femme de bronzer et de s'exposer comme elles le souhaitent. Je vais faire passer une note par rapport à ça auprès de tous les surveillants de baignade, maîtres-nageurs et agents. Mais pour se baigner, il faut se couvrir, c'est le règlement, cela a toujours été comme ça."
La nudité des seins va de soi dans certaines parties du globe et a connu des évolutions dans notre société judéo-chrétienne. Au Moyen Âge par exemple, montrer son épaule était plus impudique que montrer un sein. Moeurs qui ont évolué avec les siècles jusqu'à considérer que la nudité, des seins notamment, n'était réservée qu'aux prostituées. Après la Seconde Guerre mondiale, la révolution du bikini puis celle du monokini dénude les femmes et leur offre plus de liberté. La mode est à des corps sans trace de bronzage. Aujourd'hui en France, se promener topless dans la rue pour une femme peut être considéré comme de l'exhibition sexuelle.
Un sondage réalisé par l'Ifop pour Plaisx avait déterminé en 2017 qu'il y a trente ans, 43 % des femmes bronzaient topless. Une plus grande pudeur mais aussi des messages de prévention anti-cancer ont fait chuter ce nombre à 22 % aujourd'hui.
Mais entre la polémique du burkini et ce contrôle des seins nus à la piscine, on n'en finit plus de vouloir fliquer les centimètres de tissu que portent les femmes. Si les hommes peuvent sans contraintes (ou presque) se promener torse nu, la différence entre objets de sexualité ou simples attributs physiques concernant les seins n'est toujours pas évidente pour tout le monde.