« Comment faire quand il n'y a pas d'argent pour embaucher ? Comment faire quand, pour réduire nos déficits, il faut diminuer les effectifs en continuant d'appliquer la règle du 1 sur 2 aux collèges et aux lycées ? Il n'y a qu'une seule solution, faire travailler les enseignants plus longtemps en les payant davantage », a fait valoir Nicolas Sarkozy mardi soir, lors de son meeting à Montpellier. Le candidat-président s’est rendu dans la cité languedocienne pour sa quatrième réunion publique depuis son entrée officielle dans la course à l’Elysée, et s’est attaqué cette fois au thème de l’éducation.
Le candidat a ainsi tenté un appel du pied aux enseignants, espérant tirer quelque profit électoral de ses propositions. En effet, selon un récent sondage Ifop pour Le Monde, 46% d'entre eux comptent voter pour François Hollande au premier tour, 19% pour François Bayrou, Nicolas Sarkozy n'arrivant qu'en troisième position (12,5%).
26 h de présence dans l'établissement
Parmi les annonces phares de son discours, Nicolas Sarkozy a plaidé pour la possibilité pour les enseignants d’augmenter leur salaire en effectuant d’avantage d’heures. « Je propose que désormais tout enseignant qui voudra travailler davantage puisse le faire avec 26h de présence dans l'établissement au lieu de 18h de cours, avec en contrepartie une augmentation de son traitement de 25%, soit près de 500 euros net par mois », a-t-il ainsi annoncé. Selon lui, cette initiative permettrait de résoudre en parallèle « deux problèmes : celui de l'augmentation de la présence des adultes » dans les établissements scolaires, et « celui de l'amélioration du statut des enseignants ».
Autre proposition avancée par le chef de l’Etat en campagne : celle du développement de l’autonomie des établissements. Il a ainsi affirmé vouloir assurer « à chaque établissement la possibilité de constituer de véritables équipes pédagogiques en lui donnant la liberté de recruter directement les professeurs avec une plus grande souplesse dans les régimes indemnitaires pour rendre plus attractifs les établissements confrontés à des difficultés plus importantes ».
Il a par ailleurs assuré souhaiter « repenser complètement » le collège unique, qui « a fait exploser les inégalités au lieu de les réduire ». Il s’est ainsi déclaré contre la « suppression du redoublement » et des « notes », et a estimé qu' « abaisser sans cesse le niveau du baccalauréat, c'est le condamner ».
Une « duperie » pour les syndicats
Nicolas Sarkozy a également profité de cette réunion publique pour s’attaquer à son adversaire socialiste, toujours en tête des derniers sondages. « Dans l'état où se trouvent nos finances publiques (...), qui peut croire à cette fable ? Trop longtemps l'école a été affaiblie par les illusions dont on l'a bercée ! », a ainsi taclé le président candidat en faisant allusion à la proposition de François Hollande de créer en cinq ans 60 000 postes supplémentaires dans l'Education nationale. L'entourage de M. Sarkozy a par ailleurs annoncé à la presse, à l'issue de son discours, que les instituteurs ne seraient pas concernés par la règle selon laquelle un fonctionnaire sur deux partant à la retraite n'est pas remplacé.
Suite aux déclarations du chef de l’Etat, Vincent Peillon, responsable de l'Education dans l'équipe du candidat du PS, a estimé que ce dernier « méconnaissait ses sujets » et a jugé son discours « attristant ». Quant aux syndicats d'enseignants FSU, Unsa et CFDT, ils ont qualifié la proposition phare du président sortant de « duperie ».
Crédit photo : AFP
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