Il s’agit de la seconde intervention télévisée du président candidat : Nicolas Sarkozy était l’invité mercredi soir du 20 heures de France 2, l’occasion pour lui de dévoiler une série de propositions autour du travail. Une semaine tout juste après son entrée officielle dans la course à l’Elysée, N. Sarkozy est revenu sur ses thèmes de campagne et a ainsi détaillé ses projets pour « réhabiliter le travail » en opposition à l’« assistanat ».
Suppression de la prime pour l’emploi
Partant du constat que l’actuelle prime pour l’emploi (PPE), qui distribue 450 euros par an à 6 millions de personnes qui viennent de retrouver un emploi, « ne marche pas », le candidat UMP propose de réformer entièrement ce dispositif. Son projet : une suppression de la PPE, qui permettrait de dégager une enveloppe destinée à financer l’allègement des charges de 7 millions de Français bénéficiaires de bas salaires allant jusqu'à 1,2 fois le Smic. Une mesure qui aurait pour conséquence « d’augmenter leur salaire d'un peu moins de 1.000 euros par an », selon les estimations de M. Sarkozy. Il faut que « le travail soit davantage rémunéré que l'assistanat », a fait valoir le chef de l’Etat.
Il s’est également prononcé pour la généralisation de l’expérience déjà en cours dans certains départements qui impose aux bénéficiaires du RSA (revenu de solidarité active) l’exécution de 7 heures de travaux d’intérêt général rémunérées par semaine. « La réponse à la crise, c’est valoriser le travail », a plaidé Nicolas Sarkozy.
Sur la question des référendums sur la formation et l'indemnisation des chômeurs et la lutte contre l'immigration illégale, le chef de l’Etat a maintenu sa position en affirmant qu’il avait « toujours pensé qu'on faisait trancher les blocages en donnant la parole au peuple de France ».
Le président candidat a par ailleurs affiché sa volonté d’imposer l’encadrement des salaires des grands patrons. Ainsi, les rémunérations des plus hauts dirigeants « devront être votées non pas par les conseils d'administration, où en général il y a beaucoup d'amis, mais par l'assemblée générale des actionnaires ». Par ailleurs, elles devront être rendues publiques et fixées par un comité des rémunérations, où siègera un représentant des salariés de l’entreprise. « Il y a une infime minorité (de patrons) qui a beaucoup choqué les Français en faisant vraiment n'importe quoi », a souligné M. Sarkozy.
Regrets sur le choix du Fouquet's
Revenant sur ses « erreurs », le chef de l’Etat a par ailleurs concédé pour la première fois s’être trompé sur le choix du Fouquet’s pour fêter sa victoire en 2007. Une soirée dans ce restaurant chic des Champs-Elysées en compagnie de nombreux grands patrons, qui lui avait valu de vives critiques. En butant sur ses mots, Nicolas Sarkozy a reconnu : « si c'était à refaire, je ne referais... ne reviendrais pas dans ce restaurant puisque ça a été vraiment le feuilleton ». Une erreur qu’il a tout de même tenu à minimiser, en la comparant aux « scandales retentissants du Rainbow Warrior, de visites de chefs d'Etat français à des dictateurs ».
Quant à la question du ton de la campagne, Nicolas Sarkozy a estimé ne pas avoir « franchi les bornes » en accusant à plusieurs reprises son concurrent socialiste François Hollande d'avoir menti. « Si on veut pas être critiqué, il ne faut pas être candidat », a-t-il lancé.
Crédit photo : AFP
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