Les réactions à droite
Après le discours du candidat socialiste à la présidentielle François Hollande, le ministre de l’Economie François Baroin n’a pas mâché ses mots au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. Il a jugé ce discours archaïque et inadapté : « Les quelques rares propositions que formule François Hollande soit existent déjà, soit ne dépendent pas de lui. […] Dire la finance est notre ennemi c’est aussi idiot, me semble-t-il, que de dire : « Je suis contre la pluie, je suis contre le froid, je suis contre le brouillard. » Il n’y a pas d’économie sans finance, il n’y a pas d’économie sans banques. »
Dans un entretien au Figaro, Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, estime que François Hollande n'a pas prononcé au Bourget « le discours d'un homme courageux » mais s'est livré à « un grand numéro de démagogie ».
Sur France Inter, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy Henri Guaino a jugé que François Hollande avait prononcé un « discours à l'ancienne, manichéen, le bien contre le mal, la droite contre la gauche ». « C'est toujours : on dresse une partie de la France contre une autre et on a une approche exclusivement partisane », a poursuivi Henri Guaino. « Un président, pour moi, ce n'est pas quelqu'un qui fait gagner son parti, c'est quelqu'un qui fait gagner la France », selon lui.
Côté extrême-droite, Marine le Pen s’est également montrée très virulente. La candidate du Front National, en meeting à Bordeaux, s’est étonnée que François Hollande voie la finance comme son « véritable adversaire » à la présidentielle, invitant les Français à « regarder un peu dans leur rétroviseur » sur les positions passées du candidat socialiste. Elle a également qualifié les autres partis de « vieilles dames qui se rhabillent en fringantes jeunes filles pour séduire » à chaque élection, usant de « botox électoral ».
Les réactions au centre
Marielle de Sarnez, directrice de campagne de François Bayrou, a jugé pour sa part que le discours de François Hollande n'était pas « approprié » aux temps de crise avec son « accumulation de promesses ». La porte-parole du MoDem s’est étonnée que les mots « déficit » et « dette » n’aient pas été prononcés une seule fois par François Hollande.
Côté Nouveau Centre, François Sauvadet, le ministre de la Fonction publique, a effectué une analyse précise des mesures annoncées par le candidat socialiste : « Son programme est un habile mélange de mesures démagogiques comme la réduction de 30 % du traitement des ministres, de réformes déjà engagées par le gouvernement comme la taxation des flux financiers ou de promesses mensongères comme sa proposition de recrutement de 60 000 postes dans l’Education nationale. […] La vérité, celle que les Français sont en droit d’attendre, c’est qu’à effectif constant pour la Fonction publique, tout en promettant 60 000 postes dans l’Education nationale, 1 000 dans la gendarmerie et la justice par an, il lui faudra tout simplement supprimer des postes ailleurs et cela de manière beaucoup plus brutale que le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. »
Les réactions à l’extrême-gauche
Martine Billard, coprésidente du Parti de Gauche, regrette l’ « ambiguïté » du discours de François Hollande : « force est de constater qu’il ne nous a pas convaincus, même si des mesures ont été annoncées comme sur l’égalité des droits ou sur l’accès à l’énergie et à l’eau. Mais alors que les Français sont préoccupés en priorité par la question des salaires et de l’emploi, ces deux points sont les grands absents de son discours. »
Crédit photo : AFP
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