« Ce rallye n’est pas une promenade de santé »
Après seulement cinq jours de course, Marie-Hélène Gabard et Maïtena Lacoste, qui forment l’équipage « La marmaï du désert » pour le Trophée Roses des sables, s’inquiètent de l’apparence de leur 4x4. « Nous nous demandons si le loueur espère récupérer son véhicule propre. Nous l’avons tantôt recouvert de sable dans les dunes, tantôt de boue en traversant un lac partiellement asséché », racontent-elles, confuses. Cependant, les termes techniques et la conduite sur terrain accidenté n’ont plus aucun secret pour Marie-Hélène. Quant à Maïtena, elle tient désormais sa boussole dans le bons sens. « Les trous, les bosses, les pistes ondulées, les oueds, les dunes cassées : nous avons tout vu ! » Et malgré son appréhension quelques jours avant le départ, Marie-Hélène ne s’est pas encore ensablée. Au contraire, la traversée des dunes a été un véritable moment de bonheur pour toutes les participantes. « Nous pensions prendre le départ d’une course d’orientation suivant un tracé balisé ; nous nous retrouvons dans une aventure nous menant sur des routes que nous n’aurions jamais pensé pouvoir franchir, avec, qui plus est, une dextérité dont nous ne nous savions pas capable. De plus, nous devons à la fois régulièrement consulter le roadbook (carnet de bord, ndlr.) et la boussole : le Trophée Roses des Sables n’est vraiment pas une promenade de santé, mais c’est une expérience grisante. »
« Nous avons rencontré Youssra, notre filleule »
Régulièrement, à la traversée du désert, succède un moment privilégié d’échange avec la population locale. « Dimanche dernier, lors de la remise des dons à quelques-uns des enfants aidés par l’association Enfants du Désert, nous avons rencontré notre filleule Youssra. L’occasion de lui offrir nos présents : des accessoires pour les cheveux et des bijoux. Nous avons été bien inspirées car Youssra est très coquette. Pendant l’heure que nous avons passée ensemble, notre filleule n’a cessé de nous témoigner sa gratitude. Malgré sa faible maîtrise du français, elle a réussi à nous expliquer, à grand renfort de gestes et de dessins, sa fierté de s’occuper, chaque jour, de ses petits frères, sa joie de nous avoir rencontré sur le bivouac et son impatience d’assister, le lendemain, au mariage de son voisin.
Au cours de cette soirée, l’émotion a été à son comble lorsque Laëtitia Chevallier, présidente de l’association, nous a présenté des enfants suivis depuis plusieurs années. Nous avons ainsi fait la connaissance de trois enfants nés prématurés, du premier petit garçon pris en charge par Enfants du désert (c'est aujourd’hui un préadolescent qui souhaite devenir médecin) et enfin d’Ayoub, dont nous avions suivi il y a quelques temps l’opération chirurgicale et le rétablissement. Après avoir partagé un bon repas, les enfants ont repris, dans le noir, le chemin de leur village, situé à 40 km, de notre bivouac. »
« La nuit dans le désert est impressionnante »
« Ce rallye est réellement une expérience inoubliable », assurent Marie-Hélène et Maïtena. « Les journées se déroulent dans une bonne ambiance et les rares tensions qui apparaissent parfois sont vite oubliées. » Et les soirées ? « Elles sont l’occasion pour tous les équipages de se retrouver, de partager les moments forts de la journée autour des mets régionaux de chacune avant de faire honneur au couscous ou au tajine.
Inutile de préciser que notre cercle d’amis s’est considérablement agrandi et, avec lui, nos angoisses lorsque certaines équipes tardent à arriver, une fois la nuit tombée. Sont-elles accidentées, perdues ? Bien sûr, les organisateurs du rallye sont parés à toute éventualité mais la nuit dans le désert est impressionnante tant elle est obscure et opaque. Il n’y a aucun repère. Rentrer au bivouac chaque soir avant le coucher du soleil est donc un défi supplémentaire. Allons-nous le relever chaque soir ? L’avenir nous le dira. »
Pour suivre l’aventure de Marie-Hélène et Maïtena ou les soutenir, rendez-vous sur leur blog.
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