Parce que chaque jour vous vous épanchez sur la dernière incivilité dont vous avez été victime dans les transports en commun sur les réseaux sociaux, nous avons décidé de décrire chaque catégorie d'enquiquineurs que l’on croise quotidiennement dans le métro, le rer ou le bus.
La taupe
On pourrait penser qu’elle est aveugle, mais non, elle fait juste semblant. La taupe du métro ne vous voit pas, ou fait comme si. Elle vous bouscule, vous impose son sac à dos dans le nez, et adore fermer les yeux mimant ainsi très bien l’endormie. Pratique pour éviter de voir une femme enceinte et donc de céder sa place assise. La taupe pouvant difficilement prétexter deux handicaps à la fois, votre voix restera le meilleur moyen de la remettre à sa place.
La mollesse incarnée, celle qui vous broie les doigts avec son dos appuyé contre la barre qui sert initialement à se tenir. C’est vrai pourquoi penserait-il à ceux qui essaient désespérément de ne pas se casser la figure alors qu’il peut bénéficier d’un bon pilier dorsal ? Le feignant utilise les strapontins aux heures de pointes quand la rame est bondée, et ne comptez pas sur lui pour rabattre ses genoux afin de vous faciliter la descente... Vous pouvez également le retrouver dans les escalators. Tout comme sur l’autoroute, il ennuie tout le monde à stationner à gauche. On ne saurait vous conseiller d'être violent, mais enfin un pied écrasé n’a jamais tué personne.
Comment ça, la description de la coloscopie de votre voisin ne vous intéresse pas ? Vous ne faites vraiment aucun effort. Conversations téléphoniques diverses, engueulades de couples, musique à fond, le bruyant n’a pas de limites pour imposer sa petite vie à tout le monde. On ne saurait que trop vous conseiller d’investir dans des écouteurs intra-auriculaires pour vous éviter la nausée. Notez que le bruyant/bavard stationne régulièrement devant les sorties et/ou les escalators ralentissant alors le flux de passagers.
Celui-là préserve son espace vital plus que tout. Alors que vous tentez de vous faire une place pour ne pas être en retard à votre travail, il reste planté en plein milieu faisant mine de ne pas voir qu’avec un peu de bonne volonté vous pourriez aisément monter à bord. « Roh mais y’en aura d’autres des métros hein »... L’agoraphobe vous ferait presque culpabiliser. Aucune compassion de sa part en cas de problèmes sur la ligne avec un temps d’attente à rallonge. Mettez-vous de dos et… poussez. Ce n’est agréable pour personne mais un petit coup de fesse peut s’avérer très efficace.
Cet impoli du métro peut être sournois. Alors que tout se passait bien jusque-là, que vous pensiez qu’il faisait partie de votre club des gens qui subissent les autres dans le métro, le voilà qui vous empale sur un autre voyageur avant même l’ouverture des portes. Aux heures de pointes, c’est un véritable Tétris qui se met en place. « Je descends aussi, j’attends simplement que les portes s’ouvrent », une petite phrase simple, sèche et efficace devrait suffire à remettre le malotru à sa place.
Sentir la transpiration après un marathon, c’est compréhensible. Sentir le petit rat mort à sept heures du matin, c’est déjà un peu plus suspect. L’odorant incommode tout le monde mais ne semble pas s’en rendre compte. Haleine douteuse, le bras haut levé pour vous faire profiter de sa douce aisselle, l’odorant n’est pas forcément méchant mais force est de constater qu’il est fâché avec son déodorant. « Nan mais allô quoi, t’es une fille et t’as pas de shampoing ! »
Bien sûr nous pourrions tout aussi bien nous en prendre aux « guetteurs de places assises » qui se jettent sur le premier siège vide faisant fi des conventions, aux touristes tentant de monter dans le métro pendant que certains veulent en descendre, aux personnes qui cherchent leur pass Navigo devant la borne, aux frotteurs qui profitent de l’affluence, et enfin aux parents qui laissent leurs enfants vous grimper dessus sans rien dire.
Les enquiquineurs du métro sont nombreux. Et peut-être que nous en faisons partie sans le savoir. Après tout « On est tous le con de quelqu’un, mais mon voisin ne le sait pas », chantait Tryo.