Non seulement les livres nous invitent au voyage, ils sont aussi capables d'avoir un impact positif sur notre santé. Plusieurs recherches l'ont démontré : la lecture nous rend empathique, réduit notre niveau de stress et, comme une évidence, contribue au développement de notre vocabulaire. Une étude publiée dans le Science Daily est formelle sur le sujet : en enrichissant notre cerveau de nouveaux mots, on obtient de meilleurs résultats à l'école et on accroît notre intelligence en grandissant. Pousser nos enfants à s'intéresser à la lecture est donc un bon moyen de développer leur intellect, mais pas seulement. Car à en croire des chercheurs basés en Italie, plus les enfants possèdent de livres, plus ils sont sûrs d'avoir de bons salaires à l'âge adulte.
Pendant plusieurs mois, trois chercheurs de l'Université de Padoue ont étudié 6 000 hommes nés au milieu du 20e siècle dans neuf pays européens. Les individus ont ensuite été classés en cinq catégories basées sur le nombre de livres qu'ils possédaient à l'âge de 10 ans : moins de dix livres, une étagère entière de livres, une bibliothèque d'au moins 100 livres, deux bibliothèques, plus de deux bibliothèques. Publiés dans l'Economic Journal, les résultats de cette recherche sont assez édifiants.
En effet, les économistes estiment que chaque année scolaire supplémentaire permet d'augmenter le salaire à vie d'une personne de 9%. Néanmoins, ce chiffre tombe à 5% si les personnes en question lisent peu durant leur enfance. Inversement, ceux qui ont la chance de posséder beaucoup d'ouvrages voient leur salaire faire un bond de 21%. Ceux qui ont accès à une large bibliothèque durant leur enfance sont aussi plus susceptibles de saisir les opportunités professionnelles qui leurs promettent de meilleurs salaires et qui sont basées dans des grandes villes.
Les découvertes des chercheurs rejoignent celles publiées dans Science Daily. Les 3 économistes s'accordent en effet pour dire que "lire peut avoir des effets positifs sur les performances scolaires des enfants". Mais malheureusement, les enfants ne sont pas tous égaux devant la lecture. Les foyers remplis de livres sont généralement des indicateurs d'un milieu socio-économique aisé ou du moins avantagé. Les enfants issus de ces foyers partent donc avec une large longueur d'avance que les autres.
Si cette découverte n'est pas forcément réjouissante, elle entre pourtant dans une certaine logique. En 2013, une étude menée par l'Université de Stanford démontrait déjà que les enfants favorisés âgés de 18 à 24 mois ajoutent environ 260 mots de plus à leur vocabulaire que les autres. Au même âge, les enfants plus démunis apprennent 30% de mots en moins.