Le Glenade Unified School District (Californie) compte plus de 13 000 élèves, lycéens et collégiens, dont les moindres faits et gestes sur le web sont scrutés par un organisme indépendant. Facebook, Instagram, Twitter… Chaque activité « publique » sur l’un de ces réseaux sociaux est surveillée. Geo Listening se charge de cette lourde tâche, principalement dans le but de trouver des preuves de harcèlement (cyberbullying), de consommation de drogue, de crimes et autres comportements répréhensibles. C’est aussi pour l’établissement une manière de garder un œil sur les élèves au comportement suicidaire.
Pour le responsable de l’école, l’idée n’est pas d’espionner la vie intime de ses élèves, mais plutôt de pouvoir intervenir pour prévenir toute action dangereuse et/ou illégale. L’actualité ne lui donne pas tort. Des cas médiatisés comme celui d’Amanda Todd ou de Rehtaeh Parsons, des adolescentes qui se sont suicidées après du harcèlement en ligne, avaient à la fois ému et indigné les internautes du monde entier. En France, les parents semblent se charger eux-mêmes de surveiller le comportement virtuel de leurs enfants : 45% des Français ont déjà « espionné » le compte Facebook de leur progéniture. Ils avouent penser avant tout à la protection de l’enfant.
La pratique est cependant risquée. Une étude canadienne du Commissariat à la protection de la vie privée suggère qu’une surveillance envahissante et abusive aurait des effets nocifs sur le développement des enfants. Amenés à penser que la vie privée n’existe pas, ils pourraient trouver à terme « normal » d’être épiés, ou au contraire adopter un comportement subversif. Aux parents dès lors de trouver le juste équilibre.
Victoria Houssay
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