Toutes les mamans le diront : le retour à la maison avec son bébé a quelque chose d'excitant, mais aussi d'un peu effrayant. Alors qu'à la maternité, elles sont entourées de sages-femmes prêtes à les rassurer et à les aider, elles se retrouvent, une fois franchi le seul de leur foyer, seules en tête-à-tête avec leurs questions. Mais le retour à la maison est aussi l'occasion pour ces néo-mamans de faire l'expérience de la maternité dans un univers qui leur est propre, plus rassurant et douillet qu'une chambre de clinique ou d'hôpital.
C'est ce moment si particulier, fait de joie mais aussi de doutes, que Jenny Lewis a choisi d'immortaliser. Avec "I gave birth yesterday", cette jeune photographe anglaise réalise des portraits de jeunes mamans et de leur nouveau-né alors qu'ils viennent tout juste de rentrer de la maternité. Les clichés, d'une grande douceur, sont compilés dans un livre intitulé One Day Youg (Éd. Hoxton Mini Press ).
Interviewée par le Guardian à l'occasion de la sortie en librairie de One Day Young, Jenny Lewis explique avoir travaillé dur pour trouver des femmes d'âges et de milieux différents qui venaient de donner naissance à un enfant. Elle a notamment demandé de l'aide à des sages-femmes pour trouver des adolescentes, dont une a été photographiée dans un foyer pour enfants.
En tout, Jenny Lewis a photographié 150 femmes en plus de cinq ans, et a dû se résoudre à ne sélectionner que 40 clichés pour son livre. "J'ai essayé de faire des angles différents et de me concentrer sur l'arrière-plan, mais la vraie force était toujours dans le contact visuel direct. J'adore cette crudité, et je ne voulais pas distraire le regard des spectateurs avec des compositions différentes. Je voulais que l'on voie surtout la mère et son enfance, ce qui est derrière eux n'a pas d'importance."
"Quand je regarde en arrière, je me rends compte que tout mon projet tout autour de la capture de leur identité. Chaque image était si calme et paisible contrairement à l'hôpital, où tout est dilué avec les histoires de tout le monde. Quand j'arrivais chez ces mamans, il se formait une bulle, et j'ai vraiment essayé de ne pas briser cette atmosphère."