L'annonce a suscité une vague d'espoir immense. En effet, ce lundi 9 novembre, les laboratoires Pfizer et BioNTech ont fait savoir qu'ils avaient développé un vaccin contre le coronavirus "efficace à 90%". Une annonce inespérée alors que la planète entière se masque et se calfeutre pour endiguer l'épidémie de Covid-19 qui a déjà fait 1 263 089 morts dans le monde.
"Aujourd'hui est un grand jour pour la science et l'humanité. Le premier ensemble de résultats de notre essai de vaccin Covid-19 de phase 3 fournit la preuve initiale de la capacité de notre vaccin à prévenir cette maladie", a déclaré le Dr Albert Bourla, président-directeur général de Pfizer.
Comme l'indique Ouest-France, "le candidat-vaccin (BNT162b2) est un sérum à injecter à deux reprises, à trois semaines d'intervalle (...) Les 90 % d'efficacité correspondent à la protection observée sur un échantillon de participants à la phase 3 de l'essai clinique, c'est-à-dire l'étude du rapport entre les bénéfices contre les risques liés au vaccin."
L'essai à grande échelle étant actuellement encore en cours (la phase 3- la dernière avant l'homologation), impossible pour l'heure d'attester réellement de la validité des résultats. La prudence est donc encore de mise dans la communauté scientifique. Pour autant, si les résultats se confirmaient (les laboratoires devront avoir observé et analysé les effets du vaccin pendant deux mois sur l'ensemble des participants de la phase 3, précise France Info), la mise sur le marché de ce vaccin pourrait débuter dès la fin du mois de novembre pour une distribution "entre la fin de l'année 2020 et 2021."
"L'objectif annoncé est de fournir jusqu'à 100 millions de doses dans le monde d'ici fin 2020, et environ 1,3 milliard de doses d'ici fin 2021", expliquait un communiqué de Pfizer du 23 octobre.
L'annonce de cette découverte a été saluée par le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, soulignant ces "nouvelles encourageantes".
Si les Etats-Unis ont d'ores et déjà annoncé par la voix du secrétaire américain à la Santé, Alex Azar, qu'ils pourraient débuter une large campagne de vaccination dès le mois de décembre si Pfizer et BioNTech obtenaient leur homologation, la France reste quant à elle prudente.
Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a ainsi déclaré ce mardi : "Il est très tôt pour dire, aujourd'hui, les conditions dans lesquelles nous déploierons un vaccin alors même qu'aucun vaccin aujourd'hui n'a été définitivement validé. Chaque fois que la recherche progresse, c'est toujours encourageant mais il faut être d'une très grande prudence dès lors que les données scientifiques ne sont pas connues, dès lors que l'ensemble des essais et des tests n'ont pas été réalisés."
Gabriel Attal a indiqué qu'un milliard et demi d'euros avaient été provisionnés pour l'achat de doses vaccinales dans le budget de la sécurité sociale pour 2021.
Selon l'AFP, le vaccin pourrait être disponible "début 2021" au sein de l'Union européenne, qui a d'ores et déjà préacheté 200 millions de doses et en négocierait 100 millions supplémentaires.
Selon les premiers scénarios élaborés par la Haute autorité de santé, les personnes à risques, les personnels soignants, les populations vivant en collectivité, "les professionnels assurant le maintien du fonctionnement des secteurs sanitaire et social, de la sécurité, de la défense, de l'énergie, de l'agroalimentaire, de l'éducation, du secteur bancaire" ou encore les cas contacts potentiels seraient prioritaires à la vaccination dans un premier temps.
A noter ce sondage inquiétant qui tend à montrer la réticence des Français à se faire vacciner. Comme l'indique L'Express, selon un sondage Ipsos réalisé auprès de 18 000 personnes dans 15 pays du monde, "la France est le pays le moins enclin à se faire vacciner avec 54 % des personnes interrogées qui se disent prêtes à se faire vacciner au mois d'octobre 2020". Par ailleurs, "seuls 12 % des personnes interrogées déclarent vouloir se faire vacciner tout de suite. Ils sont en revanche 38 % à vouloir le faire dans les trois mois et 54 % dans l'année qui suit."