Plusieurs associations féministes appellent à une mobilisation ce samedi 5 novembre contre les violences faites aux femmes. « Nous espérons au moins 10 000 personnes » a indiqué Suzy Rojtman, cofondatrice du Collectif national pour le droit des femmes, qui rassemble des associations féministes, des syndicats et des partis politiques. Le collectif souhaiterait notamment obtenir plus de moyens pour « permettre un contrôle de l’application des lois », « des campagnes d’information auprès de tous les publics », « une formation spécifique en matière de prévention et de prise en charge » ou « la délivrance du titre de séjour pour les femmes étrangères victimes de violences conjugales ».
Cette volonté d’organiser un mouvement de mobilisation nationale est née de deux constats. Selon Suzy Rojtman, le premier est que « ces derniers mois, avec les affaires Strauss-Kahn ou Tron, la parole des victimes a été un peu libérée, mais on a aussi vu se déchaîner une parole sexiste décomplexée ». Le second est qu'« une loi contre les violences faites aux femmes a été votée en juillet 2010 mais son application semble pour le moins disparate ». La députée communiste, Marie-George Buffet, qui participera à la manifestation de samedi, déplore à ce sujet : « Nous avons obtenu le vote d’une loi mais nous constatons que les moyens ne sont pas là ». « Il persiste en France un sentiment d’impunité qui peut conduire certaines femmes à renoncer à porter plainte. Il faut les accompagner dans ce parcours très dur », poursuit-elle.
Une situation qui indigne Magali de Haas, membre du réseau Osez le féminisme. « On ne peut pas faire de la violence faite aux femmes la grande cause nationale de 2010 et assister à de telles régressions en 2011 », assène-t-elle. Pour Françoise Brié, vice-présidente de la Fédération nationale solidarité femmes, « les programmes spécifiques destinés aux femmes vont certainement faire les frais » du contexte d’austérité du pays. Selon elle, certains centres d’hébergement d’urgence sont aujourd’hui menacés par les baisses de moyens.
Alexandre Roux
(Source : lefigaro.fr)
Crédit photo : Stockbyte
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