"Aujourd'hui encore, des femmes sont tuées par leurs conjoints ou leurs ex conjoints", déplore-t-on au sein de ce spot. Comment agir ? En contactant le 39 19, nous assènent les intervenant·e·s de cette campagne de sensibilisation nationale. Que vous soyez témoin ou victime, ce numéro encore trop peu relayé "vous accompagnera pour mettre fin au cycle des violences", déclare la comédienne Zoé Félix. A ses côtés se dévoilent des visages familiers comme l'animateur et journaliste Christophe Beaugrand, la présidente du Comité Miss France Sylvie Tellier, la chanteuse Lola Dubini, mais aussi Thierry Marx, Virginie Ledoyen, Harry Roselmack ou encore Tatiana de Rosnay. Toutes et tous nous invitent à partager ce numéro "qui peut tout changer".
Mis en avant avec le hashtag #Réagir3919, ces quatre chiffres constituent le numéro d'écoute national "Violences Femmes Info", géré par la Fédération Nationale Solidarité Femmes. Ce service anonyme et gratuit a pour but, comme l'indique le site du gouvernement, d'apporter écoute, orientation et aide à destination des femmes victimes de violences, qu'elles soient conjugales, morales, sexuelles et autres. Ainsi, comme l'énonce Marlène Schiappa du côté de Ouest France, "si vous avez une amie, une soeur, une mère qui est victime de violences et que vous voulez l'aider à trouver un hébergement, vous pouvez appeler le 39 19 qui va vous orienter vers les structures locales d'accompagnement". Dans un contexte plus qu'alarmant fait de féminicides en recrudescence, une piqûre de rappel n'est jamais de trop. Dimanche encore, l'on retrouvait à Toulouse le corps d'une femme, mortellement poignardée par son conjoint...De quoi poser plus d'une minute de silence.
Cependant, comme le rappelle avec justesse l'autrice et blogueuse Sophie Gourion, créatrice de l'excellent Tumblr Les mots tuent (auscultant le traitement médiatique des violences faites aux femmes), le 3919 n'est pas un numéro d'urgence, mais d'écoute, d'information et d'orientation. Les témoins ou victimes de violences doivent évidemment contacter le 15, le 112 ou le 17 dans ces situations dites de "danger immédiat". En parallèle, ce clip destiné à être massivement partagé sur les réseaux sociaux vise à combler un manque. "Trop peu de personnes connaissent ce numéro du 3919 et c'est pourquoi nous lançons une grande campagne de communication ! Si les dispositifs ne sont pas connus c'est comme s'ils n'existaient pas !", développe la Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes.
C'est aujourd'hui vers la politicienne que se tournent bien des regards. Car ce nouveau spot est en quelque sorte l'un des éléments d'annonce du Grenelle des Violences Conjugales qui s'ouvrira à Matignon le 3 septembre prochain, avec en son sein plusieurs associations. En tout, ce sont quatre-vingt onze Grenelle locaux qui sont à prévoir à travers toute la France, étalés sur trois mois. L'idée de Grenelle laisse pourtant plus d'une voix (militante) sceptique. "Les femmes n'ont pas besoin d'une énième campagne de communication. Elles ont besoin d'être protégées", avait ainsi protesté la présidente de la Fondation des femmes, Anne-Cécile Mailfert, en juillet dernier.
De son côté, Marlène Schiappa n'ignore pas ces opinions réticentes. Sur Twitter, elle s'en attriste : "j'ai lu " en France les Grenelle ça marche pas ". C'est dommage de condamner un événement avant qu'il ne se déroule. Toutes les bonnes volontés sont bienvenues ! La cause mérite de sortir des postures", écrit-elle. Cette journée, elle l'envisage comme "un temps d'action", et "d'action collective", plus encore qu'un temps d'écoute. En attendant l'événement, comme l'indique le compte officiel du Secrétariat d'État chargé de l'égalité, Marlène Schiappa a également lancé un Fonds territorial d'un million d'euros, visant à lutter contre les féminicides.