Souvent stigmatisée et condamnée par certains dictateurs de la suractivité, la procrastination est plutôt considérée comme un défaut. Pire, on irait carrément penser que les personnes qui en seraient victimes ne seraient pas dignes de confiance. Résultat : au moindre report d'un rendez-vous / déjeuner / dossier, on culpabilise. Pourtant, c'est là où la plupart des gens se trompent.
D'aprés une interview de Frank Partnoy accordée au Smithsonian Magazine à l'occasion de la sortie de son dernier livre WAIT : The Art and Science of Delay, il existerait deux types de procrastination bien distinctes. La première est celle que l'on pourrait qualifier de passive et qui nous convainc à rester retranché dans notre canapé toute la soirée après être rentré du boulot parce qu'on a "la flemme". A contrario, on trouve également ce qu'on appelle la procrastination active qui se résume à effectuer une tâche plutôt qu'une autre - et cela même si elle n'a aucun rapport avec celle initiale - pour ne jamais perdre votre temps. Exemple : on avait décidé de travailler durant 2h sur un dossier important. Mais voilà, l'inspiration n'est pas au rendez-vous. Alors, au lieu de céder au syndrome de la page blanche et de plonger sur notre smartphone pour checker notre fil d'actualité Facebook, on décide de mettre à jour notre profil LinkedIn, chose que l'on devait faire depuis au moins 4 mois.
Maintenant que l'on sait que NON, nous ne sommes pas de grosses feignantes, voici 5 arguments à ressortir la prochaine fois que l'on nous reprochera de trop procrastiner.
Dans la vie, on est sans cesse poussé à faire des choix. Et plus ils auront d'impact sur notre quotidien, plus il sera difficile de trancher. Alors pour faire de "bons" choix, on n'hésite pas à prendre son temps et à évaluer ce qui sera le mieux dans notre intérêt. Frank Partnoy va même jusqu'à ajouter qu'ici, la procrastination se révèle comme le meilleur moyen pour évaluer et examiner toutes les éventualités possibles. Une inclinaison qui favoriserait donc la réalisation de grands et ambitieux projets, qui demandent généralement de la patience, beaucoup de réflexion et moins de choix impulsifs.
Il y a des jours comme ça où, sans que l'on comprenne pourquoi, une multitude de tâches nous accable sans crier gare. Si dans ce cas de figure, nombreuses sont les personnes à se laisser submerger, savoir prendre un peu de recul et tenter d'occuper son esprit par des activités annexes pourrait bien nous aider. Et pour preuve, selon un article publié sur Forbes, procrastiner va permettre à l'esprit de s'aérer. S'accorder des moments de "déconnexion" est nécessaire quand on a l'impression de ne plus pouvoir penser. Comme ça, il est alors plus simple de repartir sur de bonnes bases.
La procrastination n'est pas un sport de feignants. Plusieurs impératifs rythment notre journée aujourd'hui mais la plupart ne nous intéressent pas ? Là encore, ce n'est pas grave, bien au contraire ! Après avoir listé l'ensemble des missions importantes du jour, on commence par celle qui nous plaît le plus. Mais le plus important reste de ne pas culpabiliser si l'on y passe 3 heures, alors qu'elle ne demande que 20 minutes pour être exécutée. Après ce petit moment de "détente", on est plus facilement apte à s'attaquer à des tâches plus pénibles. Et, pour se motiver toujours un peu plus, on n'hésite pas à cocher sa to-do list dès que l'on a fait quelque chose !
A l'image d'un artiste, on laisse son esprit vagabonder pour trouver l'inspiration. Il faut savoir que, dès que le cerveau est en pleine action, celui-ci va chercher par tous les moyens à contourner cette tâche. John Perry, auteur de The Art of Procrastination: A Guide to Effective Flânerie, Lollygagging et Postponing, déclare même dans son livre que "si on remonte dans l'histoire de la culture humaine et qu'on enlève toutes les inventions faites par des personnes qui étaient censées faire quelque chose d'autre, il y a fort à parier qu'il en resterait peu". Et toc !
Dans la vie pro ou perso, s'excuser est une étape nécessaire lorsque l'on souhaite repartir sur de bonnes bases après un désaccord. Mais voilà, pour y mettre un minimum de forme, mieux vaut ne pas se précipiter. Un fait que confirme le Psychology Today qui explique notamment que prendre son temps permettrait non seulement à chacun des partis de réfléchir au problème et les excuses n'en seraient que plus sincères, car plus réfléchies.