psycho
Vous espionnez cette "amie" Facebook qui vous exaspère ? Ce syndrome a un nom
Publié le 13 janvier 2016 à 16:55
Par Jessica Dufour
Vous ne pouvez vous empêcher de surveiller et critiquer cette "amie" que vous avez sur Facebook mais qu'au fond vous ne supportez pas ? Bien plus complexe qu'une simple forme de jalousie, c'est ce qu'on appelle le "schadenfriending". Zoom sur un mal que l'on peine aujourd'hui à définir...
Le "schadenfriending", qu'est-ce que c'est ? Le "schadenfriending", qu'est-ce que c'est ?© Getty Images
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Le "schadenfriending" est la contraction de schadenfruede (mot allemand signifiant "mauvaise joie") et friend ("ami"). C'est un phénomène qui se caractérise selon l'Urban Dictionary (dictionnaire en ligne participatif donnant des descriptions sur des termes populaires) par le besoin d'ajouter une personne à son réseau dans le seul but de pouvoir l'espionner. Conséquence de cette pratique ? Son mal-être vous procure un certain soulagement voir un certain plaisir.

Souvent, cela est le résultat d'une certaine forme de rivalité ou de haine enfouie envers quelqu'un de votre entourage. Enfant, il y avait cette fille plus grande/svelte/sûre d'elle que vous ou celle qui, sans cesse, vous humiliait sans raison apparente. En grandissant, et même sans avoir pour autant gardé contact avec elle, vous décidez de l'ajouter sur les réseaux sociaux. Là où cela pose vraiment problème, c'est quand votre curiosité devient quelque chose de plus vicieux.

Vous épiez ses moindres faits et gestes en vous persuadant que, de toute façon, vous valez mieux qu'elle. Vous ne cessez de vous comparer en ne pointant que ses défauts. L'espionner devient alors une manière de vous sentir mieux dans votre peau.

D'après Irene Levine, psychologue et professeur en psychiatrie à l'École de médecine de l'Université de New York interrogée par le Grazia UK , l'envie incessante de nous comparer aux autres serait une attitude tout à fait naturelle. Elle explique : "Nos amis et nos connaissances peuvent nous servir de baromètres. Ils nous aident à nous juger et à nous définir. Certains de nos amis sont des modèles dont on essaie d'imiter le succès. Il est donc normal de se sentir jaloux quand ils semblent davantage réussir que nous".

Mais il n'existe pas qu'une seule forme de "schadenfriending". Cet ex- ami(e) ou amant - qui vous a fait du mal mais avec qui malgré tout, vous voulez absolument garder contact sans vraiment savoir pourquoi, l'est aussi.

Non seulement cela vous fait souffrir (sans en avoir forcément conscience), mais en plus chacun de vos choix devient un acte de revendication. Garder ces personnes dans vos relations virtuelles peut être une manière de leur prouver qu'ils sont passés à côté de quelque chose. Vous voulez qu'ils vous voient bien faire, évoluer, devenir une autre personne que celle qui ont connu. Tout cela, dans l'espoir qu'un jour, ils vous regrettent et s'en mordent les doigts.

Le "schadenfriending", un mal du siècle ?

On pourrait croire que notre pratique des réseaux sociaux a fait naître le "schadenfriending". Mais il en n'est rien. Comme pour tout le reste, Internet a juste rendu cette pratique plus "facile".

Aujourd'hui, en seulement deux clics, il vous suffit de parcourir photos Instagram et Facebook ou même un profil LinkedIn pour savoir où telle personne est partie en vacances, si elle a rompu avec son (sa) compagnon (compagne) ou si elle s'épanouit à son poste.

Si l'on nomme encore difficilement le "schadenfriending", c'est un phénomène qui n'est pourtant pas à négliger. Toute forme de jalousie , quelle qu'elle soit, peut s'avérer être nocive pour la santé si elle est poussée à l'extrême. Elle augmenterait le taux d'hormones responsables du stress, et favoriserait même la maladie d'Alzheimer chez les femmes.

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