Les muscles du visage se contractent, la bouche s'ouvre en grand, l'air est inhalé profondément avant d'être expiré rapidement. Le bâillement est un phénomène physiologique que l'on retrouve chez l'humain, mais qu'on a pu observer chez la plupart des mammifères, les oiseaux, les reptiles et les amphibiens. Bref, que l'on soit doté de la parole ou non, nous avons tous déjà été consumé par la fatigue, la faim ou l'ennui, au point de "bayer aux corneilles". Mais le bâillement a beau être naturel, il peut faire mauvais genre : trop gros et trop profond, il nous enferme directement dans la case "malpolie de service". Mais ça, c'était avant qu'une équipe de chouettes scientifiques se penchent sur le sujet et découvrent que plus une personne baye longtemps, plus elle en a dans le ciboulot.
Pour arriver à cette conclusion, des chercheurs de l'Université de Duke, aux États-Unis, ont étudié différents animaux. Ils ont alors découvert que la longueur du bâillement pouvait prédire la grosseur du cerveau de l'animal et son nombre de neurones. Ils ont regardé un nombre important de vidéos YouTube impliquant entre autres des chevaux, des chimpanzés, des chats, des chiens, des gorilles, des hérissons, des souris, des rats et des chameaux. Ils ont ensuite étudié les bâillements. Là, ils se sont rendus compte que certains animaux bâillaient plus longtemps que les autres et qu'ils pouvaient également bâiller de différentes façons. Ceux-ci avaient à chaque fois les plus gros cerveaux. En tête sont arrivés les chimpanzés, les chameaux et les chevaux.
Selon Andrew Gallup, le psychologue en charge de l'étude, cette découverte s'applique également sur les humains. Dans un article publié sur le site The Academic Minute, ce dernier en a également profité pour expliquer que lorsque nous bayons, nous refroidissons notre cerveau :
"Lorsque vous bâillez, votre mâchoire s'ouvre et cela augmente la circulation du sang dans votre cerveau. Dans le même temps, inhaler profondément permet à l'air de mieux circuler dans vos cavités nasales et buccales, ce qui refroidit les artères crâniennes par convection. Ces deux processus diminuent la chaleur dans votre cerveau de la même façon qu'un chauffage refroidit une voiture".
La prochaine fois que vous bayez en plein milieu d'un monologue interminable, vous pourrez donc accuser votre intelligence plutôt que vos mauvaises manières. Et toc !