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Non, faire ses courses avec ses propres emballages n'est pas scandaleux
Publié le 27 avril 2018 à 15:42
Par Léa Drouelle
De plus en plus en vogue, le mode de vie zéro déchet commence peu à peu à s'immiscer dans notre quotidien. Pourtant, cette pratique écolo et bénéfique pour notre alimentation a encore du chemin à parcourir avant d'envahir les rayons de nos supermarchés.
Faire ses courses zéro déchet Faire ses courses zéro déchet© Getty Images
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Depuis ces dernières années, le mode de vie zéro déchet prend de l'ampleur, que ce soit en France avec le succès de l'enseigne d'épiceries en vrac Day by Day, ou à San Francisco qui s'est fixé l'objectif de devenir la première ville "zéro déchet" des États-Unis d'ici 2020. Récemment, Ekoplaza, un supermarché néerlandais situé à Amsterdam, a lancé un rayon "sans plastique" avec plus de 700 produits alimentaires vendus en vrac.

Pourtant, certains ont encore du mal à accepter le concept. L'histoire de la Québécoise Danielle Doucet le prouve. Le 7 avril dernier, cette adepte du zéro déchet avait diffusé un post Facebook dans lequel elle explique comment elle utilise ses propres contenants lorsqu'elle se rend à l'épicerie, afin d'encourager les autres clients à l'imiter.

Son post est d'ailleurs devenu viral : partagé plus de 4000 fois, de nombreux internautes ont salué et encouragé l'initiative. Mais il n'a pas échappé non plus à la direction de l'enseigne Provigo, l'une des deux épiceries mentionnées dans le post de la Québécoise.

"J'ai fait une publication sur Facebook pour mes amis, mais finalement, cela a explosé, puis j'ai reçu un appel de la directrice du Provigo, qui m'a avisée que dorénavant, il ne serait plus possible de me faire servir dans mes contenants", a expliqué Danielle Doucet à ICI Radio Canada.

La réaction du magasin est pour le moins surprenante (pour ne pas dire aberrante) : Julie Goulet, directrice de l'établissement, a prié Danielle Doucet de ne plus utiliser ses propres contenants pour stocker sa viande. Son argument : le manque de salubrité et le risque de "contamination croisée". Celle-ci a précisé à ICI Radio-Canada qu'elle maintiendrait cette politique "pour le moment", mais qu'elle pourrait la revoir "si le mouvement zéro déchet venait à prendre de l'ampleur au Québec".

Bref, on risque (hélas) d'attendre encore longtemps avant que tous les magasins alimentaires se décident à dire adieu au plastique et que les consommateurs adoptent le mode de vie zéro déchet. Pourtant, nous gagnerons tous à le pratiquer. Pour vous le prouver, on vous donne 3 excellentes raisons de l'adopter.

1- Préserver la planète

Depuis 1950, 9 milliards de tonnes de plastique ont été produites dans le monde. Or, cette production est responsable de la mort de 1,5 million d'animaux chaque année. Par ailleurs, près de 9 millions de déchets plastiques (et donc non biodégradables) par an polluent nos océans. Il est urgent de lutter contre ce fléau, même à petite échelle, en réduisant le plus possible notre consommation de produits plastiques au quotidien.

Comment pouvons-nous agir à notre petit niveau ? En faisant attention à ce que l'on achète. On privilégie par exemple les contenants en inox, métal ou verre et on évite (dès que possible) d'opter pour des produits sur-emballés quand on fait ses courses au supermarché.

En effet, qui n'a jamais passé plusieurs minutes à dépiauter l'emballage plastique d'un produit cosmétique ou alimentaire en soupirant d'impatience, mais surtout en se demandant à quoi pouvait bien servir cette protection ? Si vous vous êtes déjà posé cette question, vous en êtes probablement arrivé à la même conclusion que nous : "à rien".

2- Faire des économies d'argent

Eh oui, adopter le mode de vie zéro déchet permet non seulement de préserver la planète, mais également votre portefeuille. Pauline Imbault, coordinatrice de laMaison Zéro Déchet à Paris, le pratique depuis plusieurs années. Pour elle, l'impact sur son portefeuille est bien réel : "Cela réduit vraiment nos dépenses à long terme, puisqu'on achète beaucoup moins souvent de produits, en dehors des aliments. Donc, au final c'est un investissement intéressant", explique-t-elle.

Quelques exemples pratiques à mettre en place pour réduire ses déchets et ses dépenses :

  • Faire ses courses avec son totebag
  • Fabriquer sa propre lessive (environ 15 euros pour 5 litres)
  • Remplacer les produits d'entretiens par du vinaigre blanc (environ 3 euros le litre) et du bicarbonate de soude (environ 4 euros le kg)
  • Arrêter les cotons et utiliser des lingettes lavables pour se laver le visage/ se démaquiller.
3- Limiter l'exposition aux perturbateurs endocriniens

Le contact prolongé avec le plastique n'est pas sans risques. Plusieurs études ont en effet démontré que l'exposition au bisphénol A et au phtalate (types de plastique que l'on retrouve dans beaucoup de produits du quotidien) agissent comme des perturbateurs endocriniens et peuvent interférer avec notre système hormonal, ce qui entraîne parfois une baisse de fertilité. Réduire sa consommation de plastique au quotidien permet donc du même coup de préserver notre santé.

Comme l'explique l'autrice française Bea Jonhson dans son best-seller Zéro Déchet, acheter en vrac permet également d'améliorer son alimentation. "Vivre sans déchets incite à faire ses courses dans les magasins bio (grâce à leur disponibilité en vrac), lesquels proposent une nourriture typiquement plus saine que les grandes surfaces. Il encourage à acheter des aliments complets (plus facilement disponibles sans emballage), ce qui limite la consommation d'aliments surtransformés".

Rassurez-vous : le terme "zéro déchet" n'est pas à prendre au pied de la lettre. En réalité, le concept se réfère à une manière de consommer et de vivre au quotidien qui a pour objectif de réduire ses déchets le plus possible, selon les moyens dont chacun dispose. Pauline Imbault le résume d'ailleurs parfaitement : "Le zéro déchet n'est pas une dictature mais un mode de vie, une philosophie à adapter selon nos valeurs".

Alors, on s'y met ?

Zéro déchet : non, faire ses courses avec ses propres tupperware n'est pas scandaleux © Getty Images
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