Lutter contre les violences conjugales
Aujourd'hui, en France, tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son partenaire.
La lutte contre toutes les formes de violences conjugales, c'est ce qui réunit les 61 associations adhérentes de la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF). Celle-ci a vu le jour en 1987. Elle est issue des mouvements féministes des années 1970.
" Notre but, c'est de faire reconnaître la violence conjugale comme phénomène social et pas comme un événement d'ordre privé ", explique Christine Clamens, directrice de la FNSF. Autrement dit, la violence faite aux femmes n'est pas seulement liée à une histoire personnelle, mais elle est aussi la résultante de rapports sociaux et d'un héritage éducatif et culturel.
Le phénomène est encore mal connu. Toutefois, les épouses ou compagnes victimes s'expriment de plus en plus. " Il est important que les femmes comprennent que la violence conjugale n'est pas une honte ", souligne la directrice de la fédération.
Les actions de la FNSF auprès des femmes
La FNSF propose d'abord une écoute téléphonique.
3919 : c'est le numéro à composer pour signaler un cas de violence conjugale. En 2008, 18.500 appels ont ainsi été traités.
Ensuite, la Fédération, via ses associations adhérentes, accueille les femmes dans des structures adaptées. Au minimum, elle assure pour elles un accueil de jour. En cas d'urgence, elle peut également les recevoir dans des centres dédiés. Dans certains de ces lieux, notamment dans les Centres d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), les victimes sont accompagnées sur le long terme et aidées dans leur recherche d'un nouveau logement. 40.000 femmes sont accueillies dans ce réseau chaque année.
La FNSF propose enfin un accompagnement au tribunal, au commissariat de police, etc.
La FNSF entend aussi intervenir dans le débat public. " Il faudrait inscrire dans la loi que la violence conjugale est une affaire de société ", revendique Christine Clamens, la directrice. Pour cela, la fédération a intégré des groupes de travail ministériels.
De plus, via des commissions spécialisées, la FNSF fait remonter jusqu'au plus haut niveau de l'Etat des constats établis par ses associations adhérentes et peut ainsi demander des modifications de la loi. Elle souhaite notamment la création d'un délit de violence conjugale. Elle se bat également pour que la législation autorise les femmes à se mettre à l'abri avec leurs enfants, dans un lieu confidentiel, le temps que le Juge aux Affaires Sociales statue sur l'autorité parentale. " C'est possible au pénal, mais pas encore au civil ", précise la directrice.
La FNSF développe enfin la formation des acteurs sociaux. " Les policiers, les gendarmes, les magistrats, les avocats, mais aussi les employés de crèches ou le personnel d'accueil des mairies, de très nombreuses personnes sont susceptibles d'être en contact avec la violence ", affirme la directrice.
Objectif, permettre de mieux repérer la violence et de savoir comment réagir face à elle.
Si vous ou l'une de vos proches êtes victime de violences conjugales, appelez le 3919.
Cette permanence d'écoute est assurée du lundi au samedi de 8 heures à 22 heures et les jours fériés de 10 heures à 20 heures. En dehors de ces heures, vous êtes redirigée vers la police ou la gendarmerie.
Coordonnées
Fédération Nationale Solidarité Femmes
32-34 rue des Envierges
75020 Paris
Tel. 01 40 33 80 90
Site : www.solidaritefemmes.fr