"Sexiste et dénigrante". Ils sont forts, les mots décochés par Nona Gaprindashvili à propos de la série Netflix Le jeu de la dame. Nona Terentievna Gaprindashvili est une joueuse d'échecs géorgienne, championne du monde des années durant et Grand maître international en ce domaine. Aujourd'hui, ce grand nom des échecs réclame cinq millions de dollars à la célèbre plateforme de streaming. Oui, ni plus ni moins.
La firme californienne est accusée par la championne d'avoir "menti effrontément et délibérément sur ses succès aux échecs", comme le relaie Libération. Effectivement, un personnage affirme dans Le jeu de la dame que la championne géorgienne n'a jamais affronté d'hommes en compétition. Or, ce n'est pas le cas de Nona Gaprindashvili, qui a battu une vingtaine de concurrents masculins durant sa longue carrière.
La championne d'échecs estime ainsi que la vision que valorise la série est "manifestement fausse, grossièrement sexiste et dénigrante". Une plainte qui fait couler de l'encre.
"Pour ajouter l'insulte à l'injure, la série Netflix décrit Gaprindashvili comme étant citoyenne russe, même s'ils savent qu'elle est géorgienne et que les Géorgiens ont souffert de la domination russe lorsqu'ils faisaient partie de l'Union soviétique", fustige encore la défense de l'accusatrice. Des charges particulièrement virulentes à l'adresse de la plateforme de streaming et de la création fictionnelle de Scott Frank et Allan Scott.
Alors, Le jeu de la dame est-il un show "sexiste et dénigrant" ? Une attaque des plus lourdes alors que bien des voix ont salué la dimension inspirante de cette mini-série phénoménale, et notamment la qualité d'interprétation d'Anya Taylor-Joy, incarnant la prodige des échecs Beth Harmon. "Le succès du 'Jeu de la dame' est une nouvelle géniale pour les filles, et pour les échecs. C'est par exemple super enthousiasmant de voir que les livres sont si importants pour le personnage de Beth Harmon, car c'est précisément comme ça que j'ai grandi et développé ma passion", avait pourtant souligné l'ex-championne britannique Sarah Longson dans les pages du Guardian.
Netflix a simplement répondu, l'espace d'un communiqué officiel, que cette plainte n'avait "aucun fondement". Une affaire à suivre donc.