Louise Aubery et Julie Bourges ne se connaissaient pas il y a quelques semaines. La première, autrice du compte MyBetter_Self sur Instagram (235k abonné·es), vit à Paris. La seconde, qui tient DouzeFévrier (311 k abonné·es), sur la Côte d'Azur. Leur seul point commun : toutes deux prônent l'acceptation de soi.
Un jour, Louise décide de pousser un coup de gueule sur les réseaux sociaux : sa place pour un voyage de presse vient d'être annulée car elle a publié une photo d'elle en sous-vêtements avec une amie plus ronde. Le problème n'est pas la tenue - d'autres participantes à l'événement posent en culotte sur le réseau social et n'ont pourtant pas été désinvitées -, mais plutôt le corps de sa copine, que le client n'apprécierait pas. "Les formes ne sont pas très marketing", déplore Louise.
Elle décide d'agir en postant la colère qu'elle ressent en story, le format des vidéos temporaires d'Instagram. Résultat : le voyage est boycotté par les autres filles qui devaient s'y rendre et elle reçoit des centaines de témoignages similaires au sien. Dont celui de Julie, grande brûlée.
"C'est inacceptable", s'indigne cette dernière auprès de Nice Matin. "On n'est pas les seules à subir ce genre de traitement. Certaines se sont vues supprimer des contrats parce qu'elles dénonçaient l'homophobie. Je lui ai dit qu'il fallait qu'on en parle, qu'on fasse quelque chose."
Elles s'allient alors pour fonder #Onveutduvrai, un hashtag qui défie les normes du monde de la beauté, et qui veut surtout montrer des corps de femmes diversifiés, pour lutter contre l'idée qu'une seule morphologie ne serait valide et acceptable.
"On veut voir des femmes qui nous ressemblent, parce qu'il faut commencer à célébrer la différence", assure Louise au quotidien. "On veut la révolution de la diversité. Montrez-nous plus de femmes rondes, brûlées, tétraplégiques !", appuie Julie.
En quelques heures, les deux influenceuses reçoivent des centaines de messages. Mais elles ne veulent pas s'arrêter là. Vendredi 25 mai, elles ont accompagné le hashtag d'un compte Instagram, pour partager des photos dans lesquelles les internautes "se sentent bien".
Elles veulent "Créer un mouvement pour montrer aux marques - qui donnent le la, les standards de beauté auxquels il faut s'adapter - que les clients ne s'identifient pas aux images qu'elles véhiculent", explique Louise. A bon entendeur...