Les petites Mamans : ce sont toutes ces mères en difficulté, tapies dans l’ombre, rongées par la culpabilité, qui ne parviennent pas à boucler les fins de mois, et encore moins à vêtir leurs enfants. Elles sont nombreuses ces mères oubliées, plus de 80% selon le Secours Populaire à venir frapper à leur porte, pour demander un soutien, le strict nécessaire pour vivre décemment. A la naissance de son fils, Florence Claude éprouve l’irrésistible envie d’aider ces mamans isolées à s’en sortir. Elle parle de son projet à son mari, à ses plus proches amis qui aussitôt répondent présent et lui promettent de l’aider. « Petite Maman » est officiellement créée en septembre 2010.
La création de « Petite Maman » ne doit rien au hasard et son utilité coule de source. 85 % des familles monoparentales à Paris sont des mères avec leurs enfants et parmi elles, beaucoup éprouvent des difficultés. Les associations mènent un travail de titan mais les grands oubliés sont souvent les plus jeunes. « Lors des collectes, seulement un enfant sur dix réussit à repartir avec un vêtement à sa taille, souligne Aurélia Halfon chargée de la communication chez « Petite Maman ». C’est là qu’on se dit que notre action a vraiment un sens ».
Le premier objectif de « Petite Maman » est de fournir aux mamans nécessiteuses des kits de naissance qui comprennent : une poussette, un couffin, des bodys, des biberons, des couches, des lingettes, des tétines et du lait en poudre. En parallèle, l’association récolte des vêtements, des jouets et des articles de puériculture auprès des mamans qui n’en n’ont plus besoin. Le Secours Populaire se charge de les redistribuer. « Ce partenariat nous tient vraiment à cœur, Florence voulait avoir la caution d’une institution qui est une référence dans la lutte contre la précarité », poursuit Aurélia.
De leurs côtés les cinq amis agitent leurs réseaux, font jouer leurs carnets d’adresses pour récolter des vêtements et des dons. Chacun s’occupe d’une mission bien précise au sein de l’association : Florence négocie les subventions, David gère la trésorerie, Sébastien cherche et trouve des bonnes idées pour développer « Petite Maman ». Aurélia consacre tout son temps à faire connaître l’association et convaincre des partenaires. Styliste pour une très grande maison de couture française, Camille propose son œil d’experte pour de futurs ateliers de relooking. Car les Petites Mamans ont tout autant le droit de se sentir de jolies Mamans.
Mais le plus délicat lorsqu’on crée une association, c’est de décrocher des fonds. Les précieux kits que l’association espère distribuer dans les prochains mois coûtent chers. Aurélia prospecte auprès des magasins de puériculture afin d’obtenir des tarifs intéressants. « Notre objectif pour 2011 c’est la distribution de 100 kits et 20 avant l’été. Le Secours Populaire n’attend que ça pour démarrer », souligne la jeune femme. Plusieurs grandes enseignes comme Bon Ton, TroiZenfants, Bazaar d’Etoiles ont rejoint avec enthousiasme l’aventure « Petite Maman ». Certaines acceptent de mettre à la disposition de l’association les articles invendus, d’autres d’être des points de collecte où les mamans peuvent déposer les vêtements avant que le Secours Populaire ne les récupère.
En janvier 2011 une nouvelle étape est franchie lorsque l’association obtient une subvention de la fondation Total. « Ce n’est qu’un début, espère Aurélia, ce coup d’accélérateur nous permet de financer des kits et d’amplifier la collecte ». En mars, l’association organise sa première grande collecte en entreprise, toujours chez Total. Pendant une semaine les salariés pourront donner des vêtements. Une action d’envergure qui devrait porter ses fruits et aider d’autres mères en difficulté.
Pour devenir membre de « Petite Maman », il suffit de donner des vêtements et/ou de verser une cotisation. Une carte de membre vous est délivrée. Elle permet d’obtenir de nombreux avantages chez les partenaires de l’association.
Le site de Petite Maman
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