Le sénateur Joël Guerriau est accusé d'avoir drogué la députée Modem Sandrine Josso. Cette dernière épingle des faits accablants : l'homme politique aurait dilué une substance dans son verre de champagne dans le but de l'agresser sexuellement lors d'une soirée à son domicile. Sandrine Josso s'est finalement exprimée publiquement ce 20 novembre.
C'est sur le plateau du talk show "C à vous" que la femme politique a libéré la parole. On l'écoute : "Le champagne n'avait pas le même goût que d'habitude. J'ai cru mourir d'abord d'une crise cardiaque, j'ai cru mourir parce que je pensais qu'il allait abuser de moi, dans l'ascenseur, je ne tenais plus debout"
"J'ai juste eu un instinct de survie"
Une parole grave... Et qui n'a rien d'un cas unique.
"Je ne suis pas venue parler de moi. Mon devoir est de sensibiliser au fléau de la soumission chimique, dont on ne peut plus détourner le regard. On peut tous subir ce que j'ai subi", a poursuivi la députée, qui dit souffrir de "stress post traumatique". Pour la femme politique, son témoignage n'est qu'un exemple parmi d'autres de ce "fléau" qu'elle dénonce.
Lors de cette interview, elle précise également ses relations avec sénateur Joël Guerriau : c'est "un ami depuis dix ans". Comme le relate Libération, lors de cette soirée, l'homme politique du parti Horizons "l'aurait incitée à trinquer à plusieurs reprises, comme pour la faire boire". Et Sandrine Josso l'aurait également aperçu en train de "remettre un sachet blanc dans un tiroir sous le plan de travail, dans la cuisine", développe le journal.
L'élue féministe Alice Coffin a également réagi à cette "affaire Guerriau". Pour la militante également, ce n'est pas simplement l'affaire d'individus justement : mais celle d'un système entier, synonyme d'impunité et d'entresoi.
Au micro de BFM TV, elle a dénoncé : "C'est tout sauf un fait divers. C'est quelque chose de systématique, de systémique. Tous les jours, on a des témoignages d'agressions d'hommes politiques partout en Europe qui s'en prennent à des collaboratrices, des collègues politiques, d'autres femmes, car ils ont du pouvoir, et qu'il y a un système qui est organisé tel quel !"
"Il y a une spécificité au système politique. C'est un espace protégé pour les hommes politiques. Or si on considère ces tentatives d'agressions sexuelles comme un fait divers, elles vont se perpétuer".
Le sénateur a été mis en examen, et suspendu de son parti.
Il nie les accusations.