Alors que les talibans ont pris la capitale afghane et le contrôle du pays depuis un peu plus d'un an maintenant, les interdictions se multiplient pour les femmes, qui se retrouvent privées des derniers espaces de liberté qu'il leur restait.
Ainsi les talibans auraient intimé en début de semaine aux responsables des parcs et jardins de Kaboul de fermer leurs portes aux Afghanes, rapporte l'AFP. Dans cet état islamiste extrêmement rigoriste, des jours de visite avaient d'ores et déjà été instaurés afin qu'hommes et femmes ne puissent pas se croiser.
"Dans de nombreux endroits, les règles ont été violées" a justifié le porte-parole du ministère de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice, Mohammad Akif Sadeq Mohajir. "Il y avait une mixité et le hijab [un vêtement qui couvre la tête de certaines musulmanes, laissant leur visage apparent; ndlr] n'était pas respecté. C'est pourquoi une telle décision a été prise pour le moment", a-t-il ajouté.
Les enfants sont autorisés à rentrer, mais leurs mères doivent rester à l'extérieur du parc et les surveiller à travers des vitres. "Nous avons besoin d'un endroit pour nous amuser il en va de notre santé mentale. Nous en avons assez de rester à la maison toute la journée, nous sommes fatiguées de tout ça", se désespère Wahida, une mère de famille sans emploi, auprès de l'AFP.
Les femmes sont soumises à de nombreuses contraintes depuis le retour des talibans au pouvoir, après 20 ans de guerre et le retrait des troupes américaines. Rapidement interdites de fréquenter l'école secondaire et obligées de porter le voile intégral, exclues de la plupart des emplois publics et avec l'interdiction de voyager seules en dehors de leur ville, les Afghanes sont privées peu à peu de toutes leurs libertés, quasiment sommées de rester cloîtrées chez elles et réduites à leur statut de mère, de soeur ou d'épouse.
L'accès au permis de conduire a été aussi fortement restreint. Dans certaines villes, les talibans ont demandé en mai aux moniteurs d'écoles de conduite de ne plus délivrer de permis aux femmes. Les moindres incartades ont été rapidement sanctionnées : ainsi, toujours en mai dernier, des présentatrices qui avaient osé se découvrir le visage à l'antenne ont été rappelées à l'ordre et n'ont du laisser apparaître que leurs yeux.
En novembre 2021 déjà, les chaînes avaient été obligées d'interrompre la diffusion des séries ayant des femmes comme protagonistes, ou encore des films "promouvant la culture et les traditions étrangères".