Société
Alexandria Ocasio-Cortez tacle les critiques sur sa couverture de "Vanity Fair"
Publié le 2 novembre 2020 à 15:00
Par Pauline Machado | Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
La députée démocrate Alexandria Ocasio-Cortez figure en Une de "Vanity Fair". Elle y parle de son parcours et de ses ambitions, mais des Républicains crient au scandale devant les tenues luxueuses qu'elle porte. Aujourd'hui, elle répond.
Alexandria Ocasio-Cortez répond aux critiques sur sa Une de "Vanity Fair" Alexandria Ocasio-Cortez répond aux critiques sur sa Une de "Vanity Fair"© Abaca
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Ce n'est clairement pas la première fois que la représentante démocrate du 14e district de New York, Alexandria Ocasio-Cortez ("AOC" pour ses partisan·e·s), suscite de vives critiques dans le clan opposé. Les Républicain·e·s scrutent ses moindres gestes et ne se gênent pas pour commenter avec une passion discutable des actes qui n'ont rien à voir avec ses convictions politiques.

L'année dernière par exemple, la jeune députée avait fait les frais de leurs réflexions acerbes pour avoir osé dépenser 300 dollars pour une coupe de cheveux. Alors que, comme le rappelle le site HelloGiggles, ces mêmes détracteurs sont restés silencieux face au fait que leur chef Donald Trump ait déduit 70 000 dollars de frais de coiffure de ses impôts. Rien que ça.

La semaine dernière, le magazine américain Vanity Fair a révélé la Une de son numéro de décembre 2020, où figure AOC vêtue d'un costume immaculé sur fond de roses rouges et roses. A l'intérieur, elle évoque son enfance, des périodes difficiles de sa vie durant lesquelles elle a frôlé le seuil de pauvreté, la fois où l'élu Ted Yoho l'a traitée de "putain de salope", et les menaces de mort quotidiennes qu'elle reçoit.

Des mots forts qui méritent une lecture attentive, accompagnés de plusieurs photos réalisées par le photographe Tyler Mitchell, où l'étoile montante du parti démocrate porte des tenues signées Loewe ou Carolina Herrera, pour ne citer qu'eux. Tenues qui ont attiré l'attention de certain·e·s de ses opposant·e·s, apparemment davantage décontenancés par le prix des vêtements que par le récit puissant de la femme politique.

"Buvez de l'eau et ne soyez pas raciste"

"AOC apparaît dans Vanity Fair dans des tenues d'une valeur de 14 000 dollars pour maudire Trump", tweetait le 29 octobre la présentatrice conservatrice de la chaîne Fox News Laura Ingraham. Il n'en fallait pas plus à la principale concernée pour répliquer, visiblement lasse d'être la cible de critiques infondées. "Ça valait le coup à 100 %, et je le referai", a-t-elle lancé, lui répondant directement.

Dans un autre tweet, elle précise qu'elle n'était de toutes façons pas celle qui dépensait des milliers de dollars pour une garde-robe de designer, car ce n'est pas comme ça que les séances de photos fonctionnent. "Je ne sais pas si tu as déjà participé à un photoshoot Laura, mais on ne garde pas les vêtements".

Elle s'est ensuite attaquée aux réflexes nauséabonds de nombreux·se·s Républicain·e·s : "Le concept de 'elle portait des vêtements dans un magazine, prétendons que ce sont les sien' est la stratégie républicaine classique qui consiste à 'agir délibérément de manière stupide, et si le public ne prend pas notre stupidité au sérieux, alors nous revendiquerons un parti pris'". Et de lancer : "Ressaisissez-vous, c'est triste."

Plus tard dans la soirée, Alexandria Ocasio-Cortez en a remis une couche, et profité pour placer un dernier tacle bien senti.

"Les Républicains sont très en colère (encore) contre mon apparence. Cette fois-ci, ils sont fâchés que je sois belle dans des vêtements empruntés (encore). [S'ils] veulent des conseils sur la façon de se mettre en valeur, je serais heureuse de vous en faire part. Conseil n°1 : buvez de l'eau et ne soyez pas raciste".

D'autres, ont saisi l'occasion de rappeler aux pro-Trump qu'on les entendait moins lorsque la "First Lady" Melania Trump posait entourée de diamants dans le même journal, en février 2017.

A quelques heures d'une élection présidentielle particulièrement déterminante outre-Atlantique, les tensions sont plus palpables que jamais.

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