La présence de traces de marijuana dans le lait maternel peut-elle nuire au cerveau des nouveaux-nés ? Une nouvelle étude américaine menée sur un petit échantillon répond à cette question.
"Il s'agit de la première étude utilisée pour quantifier les niveaux de cannabinoïdes spécifiques détectables dans le lait humain dans un échantillon relativement important de mères ayant des antécédents détaillés et variés de consommation récente de marijuana", notent les auteurs et les autrices du rapport publié dans la revue Pediatrics.
L'équipe de scientifiques a mené ses recherches sur 50 mères allaitantes consommatrices de marijuana et ont fourni 54 échantillons de lait maternel à des chercheurs de l'Université de Californie, située à San Diego. Les femmes volontaires ont toutes déclaré avoir consommé de la marijuana à des fréquences différentes (quotidiennes, hebdomadaires ou plus espacées).
Les scientifiques qui ont dirigé ces travaux ont détecté de petites quantités de THC, le produit chimique psychoactif responsable de l'effet "planant" de la marijuana, dans 34 des 54 échantillons jusqu'à six jours après la consommation de marijuana.
Les auteurs de l'étude en concluent qu'il est raisonnable de supposer que l'exposition des nourrissons au THC et/ou au cannabidiol pourrait influencer le développement normal du cerveau, en fonction de la dose et de la fréquence de consommation.
"Nous soutenons toujours l'allaitement maternel, même pour les femmes qui consomment de la marijuana, mais nous les encourageons à réduire leur consommation et à cesser de fumer (...) Il est important de ne pas porter de jugement, mais d'éduquer les patientes sur les risques et les avantages potentiels pour leur bébé", estiment les chercheur·euse·s.
Chez nous, le fait qu'une femme consomme de la marijuana alors qu'elle est enceinte pourrait surprendre, voire choquer. Mais aux États-Unis, la consommation de cannabis à usage thérapeutique est autorisée dans 15 États et entièrement légalisé dans 10 États, dont la Californie.
Un rapport publié le 20 août dans le JAMA basé sur les données de deux petites études montre que le nombre de femmes enceintes qui fument du cannabis pour soulager les nausées et les vomissements pendant leur grossesse a nettement augmenté depuis ces dernières années.
Une méthode thérapeutique qui semble porter ses fruits, puisque selon l'étude du JAMA, les femmes avaient 4 fois moins de nausées que celles qui n'ont pas fumé de marijuana durant leur grossesse.
Ce remède a également fait ses preuves pour soulager la douleur des règles. En 2016, la comédienne Whoopi Goldberg avait d'ailleurs lancé sa propre marque de cannabis médicinal destinée aux femmes qui souffrent de règles douloureuses.