Elle n’a pas porté le numéro 2 qui devait être le sien ni défilé devant le public venu nombreux avec les autres candidates, mais était dans tous esprits. Près d’un mois après la disparition d’Allison Benitez, 19 ans, prétendante au titre de miss Roussillon, et de sa mère Marie-Josée, l’élection a finalement eu lieu dimanche soir, comme prévu initialement. « On n’a pas le choix. Comme on dit : "The show must go on" », avait déjà prévenu Cindu Filipizk, Miss Languedoc-Roussillon 2008 et organisatrice de l’événement, pour justifier son maintien. Malgré tout, l’ombre de la jeune femme qui avait été élue première dauphine de Miss Conflent en mars dernier, planait sur Le Barcarès. En guise d’hommage, les onze prétendantes avait toutes passé à leur poignet un discret ruban vert, couleur de l’espoir.
« Nous allons vous parler d’une jeune femme qui a disparu dans des conditions inexpliquées. Nous ne pouvons pas faire cette élection sans penser à elle et à toutes les familles de disparus, à leur angoisse. Nous ne pouvions pas faire cette élection sans penser à Allison. Certains d’entre vous l’ont peut-être vu dans la presse », a quant à elle, déclaré Sylvie Tellier, présidente du comité Miss France, vêtue pour l’occasion d’une robe noire au décolleté argenté. Et d’ajouter : « Mais ce soir est un jour de fête. Avec onze candidates qui rêvent comme elle de devenir Miss Roussillon. Pour toutes, il était important que l’élection se fasse. Et elle se fera en pensant à Allison. » Marine Lorphelin, l’actuelle Miss France y est également allée de son message d’espoir, avant de rappelé, elle aussi, à quel point il était « important que l’élection ait lieu » pour que les jeunes femmes puissent vivre « ce rêve éveillé ».
Finalement, seul un membre du jury, Julien Brugel, danseur de l’émission de TF1 « Danse avec les Stars » était contre le maintien de l’événement. Jugeant que la fête annoncée ne pouvait pas en être une, il avait préféré se désister. Ne lui en déplaise, il aura suffi de quelques marques de soutien à la famille des disparues et de troquer les numéros des candidates par des lettres pour que la fête ait bel et bien lieu, (presque) comme si de rien n’était.