En Arabie saoudite, les femmes auront désormais le droit d'officier comme chefs dans les restaurants d'hôtel, a annoncé le ministre du Travail le 22 juin dernier.
Sa décision, exceptionnelle dans un pays où les femmes sont placées sous la tutelle d'un membre de leur famille, intervient dans un contexte particulier : celui de la progressive ouverture du pays à la culture occidentale via les réseaux sociaux. Selon Arab News en effet, de nombreuses femmes saoudiennes, passionnées de "culture food", partagent elles aussi des clichés des plats qu'elles ont préparés sur Twitter ou Instagram.
Une trop mince avancée des droits des femmes saoudiennes
L'annonce historique du ministre du Travail saoudien s'accompagne d'une augmentation du nombre de femmes dans le pays qui se mettent à leur compte pour devenir cuisinières, rapporte l'International Business Times.
Pour autant, cette nouvelle avancée en matière de droits des femmes dans le pays reste limitée. Car si les femmes chefs peuvent enfin accéder aux cuisines des grands hôtels du pays, elles ne sont toujours pas autorisées à cuisiner dans des résidences privées, ce qui limite grandement leurs perspectives d'emploi.
Par ailleurs, rappelle le propriétaire d'un hôtel en Arabie saoudite interrogé par Arab News , "75% des visiteurs étant étrangers", les grands hôtels "préfèrent embaucher des chefs étrangers pour leur expérience dans la préparation de la cuisine internationale. Cependant, les hôtels dans le Royaume qui préfèrent la nourriture locale peuvent bénéficier des services de femmes saoudiennes."
Difficile, donc, de voir dans cette mince avancée un espoir d'émancipation pour les Saoudiennes, qui sont soumises à la charia, la loi islamique. Placées sous la tutelle d'un homme, leur "gardien" dès leur naissance, elles n'ont quasiment aucun droit ni aucune liberté. Obligées de s'habiller "modestement" selon les codes vestimentaires dictés la "Mutawa", la police religieuse, les Saoudiennes n'ont, en outre, pas le droit de conduire ni de voyager sans le consentement de leur tuteur et risquent la lapidation, la pendaison ou même la décapitation si elles sont reconnues coupables de blasphème, d'apostasie, d'adultère ou de sorcellerie.