La promesse d'une aventure « discrète, entre personnes mariées », tel est le credo du site de rencontres extraconjugales AshleyMadison.com. Ce site canadien qui cartonne (17 millions d'adeptes dans le monde en 2012) notamment au Brésil débarque en France, et plus précisément sur les chaînes du service public.
En effet, tous les soirs de la semaine du 24 juin, peu avant 20h, France 5 diffusait une publicité pro-adultère, mettant en scène un jeune homme en sous-vêtements, tour à tour au lit avec sa « maîtresse #1 », puis, avec sa « maîtresse #2 ». « Quand une maîtresse ne suffit pas… Ashley Madison.com. La vie est courte. Tentez l’aventure », encourage ainsi le spot publicitaire.
Pour être autorisée à l'antenne, la pub ne devait faire aucune référence explicite au mariage, au risque de recevoir, comme en octobre 2012, un avis défavorable de l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARP), explique le Huffington Post. L’adultère est donc évoqué implicitement.
Selon le site AshleyMadison.com, « seul le groupe France Télévisions a accepté ce spot ». France 2, France 3 et France 5 l'ont donc diffusé, tandis que les autres chaînes sollicitées auraient « trouvé une astuce pour le refuser : imposer des horaires de diffusion trop tardifs pour satisfaire l'annonceur », raconte le Huffigton Post.
« Nous ne pouvions pas refuser cet annonceur », explique la direction de la régie pub de France Télévisions, avant de préciser : « L'ARP lui a donné avis favorable. Dire non à cet annonceur constituerait un cas de refus de vente et une distorsion de concurrence dans le secteur très disputé des sites de rencontres ».
Après diffusion de la publicité, des téléspectateurs choqués ont déposé plainte auprès du Conseil Supérieur de l’audiovisuel, rapporte Christine Kelly, l’une des membres du conseil. Et même si l’autorité de régulation de la publicité a autorisé la diffusion du spot, le CSA pourrait rendre un avis contraire, en s’appuyant sur le décret du 27 mars 1992 dans lequel il est explicité que « la publicité ne doit contenir aucun élément de nature à choquer les convictions religieuses, philosophiques ou politiques des téléspectateurs ». La présidence du CSA devait instruire le dossier dès jeudi 27 juin.
Elodie Cohen Solal
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