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Chrysoline de Gastines, co-fondatrice de Balzac Paris : "Plus qu'un vêtement, c'est une identité"
Publié le 14 décembre 2017 à 16:15
Par Charlotte Arce | Journaliste
Il y a six ans, Chrysoline de Gastines se lançait dans l'aventure entrepreneuriale en créant avec ses deux associés Balzac Paris, une marque de noeuds pap' chic. Aujourd'hui, cette trentenaire cool, maman de deux petites filles, est à la tête d'une des marques féminines de prêt-à-porter les plus inspirantes du moment. À l'occasion de sa collaboration avec Prescription Lab, nous l'avons interviewée pour parler de Balzac Paris, de consommation responsable et de conciliation entre vie pro et vie de famille.
Chrysoline de Gastines et son mari Victorien Chrysoline de Gastines et son mari Victorien© Prescription Lab
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Terrafemina : Vous avez co-fondé Balzac Paris en 2011. Pouvez-vous nous raconter la genèse de la marque ? Comment avez eu l'idée de la créer ?

Chrysoline de Gastines : Balzac Paris, c'est une histoire d'amitié et de famille, puisque la marque a été créée par Charles, Victorien et moi-même. Charles et Victorien étaient meilleurs amis depuis tout petits et Victorien était à l'époque mon copain – nous n'étions pas encore mariés. Un soir, on avait oublié nos clés à l'intérieur de notre appartement. On a donc été dormir chez Charles, où l'on a vu à la télévision une jeune fille qui faisait des noeuds papillon sur-mesure, artisanaux et fabriqués en France. On s'est dit qu'on pourrait nous aussi nous lancer dans la création de noeuds pap'. À cette époque, l'offre était vraiment ringarde. On voulait faire quelque chose de sympa, avec de jolis tissus. On a donc demandé à ma soeur, Clémentine, de nous faire un patron et de nous coudre ensuite les noeuds papillon à la demande. C'est ainsi qu'on a lancé Balzac en 2011, via un blog. On recevait les clients chez nous, avec des rendez-vous personnalisés. Souvent, il s'agissait de futurs mariés à la recherche de noeuds papillons assortis pour les témoins. Ça a très vite été relayé dans la presse parce que l'offre était nouvelle, que les tissus étaient originaux. La proximité avec les clients et la fabrication made in France ont aussi beaucoup séduit.

Pourquoi avoir appelé votre marque Balzac Paris ?

C. de G. : C'est évidemment une référence à Honoré de Balzac, qui a écrit en 1830 un Traité de la vie élégante dans lequel il expliquait notamment comment porter le noeud papillon quand on est un homme et avec quoi l'assortir pour toujours être au top de l'élégance. Comme nos accessoires étaient français et comme on avait tous les trois un goût prononcé pour la littérature, on s'est dit que c'était idéal d'appeler notre marque Balzac Paris.

Quel a été le déclic pour passer à l'acte ?

C. de G. : On avait tous les trois des jobs à côté de notre aventure Balzac Paris. On n'a pas quitté tout de suite nos postes, tout s'est fait en douceur. Au début, travaillait surtout le soir et le week-end, ce qui nous a permis de ne pas trop nous mettre la pression pour être rentable. C'est véritablement en 2014 qu'on s'est lancés à plein temps et de manière opérationnelle avec Charles. Cette époque a coïncidé avec le moment où l'on s'est dit qu'il y avait un vrai marché à prendre sur un modèle 100% digital avec des collections éphémères, en édition limitée. On s'est aussi positionnés dès le début sur ce créneau, tout en restant motivés par une logique responsable et en mettant en avant nos clients comme on le faisait avec les noeuds papillon.

Le sweat-shirt littéraire Honorine de Balzac Paris © Balzac Paris
Votre premier grand succès a été le sweat-shirt littéraire Honorine en 2014. Vous vous attendiez à un tel succès ?

C. de G. : Le sweat-shirt était vraiment au goût du jour à cette époque, toutes les marques en commercialisaient. On s'est donc dit qu'on ne prenait pas trop de risques en faisant un sweat-shirt alors qu'on était complètement novices sur le prêt-à-porter. Mais on voulait que notre modèle soit vraiment différent : c'est pour cette raison qu'on a créé les sweat-shirts littéraires sur lesquels étaient mis en avant des couples d'auteurs célèbres tel qu'Honoré & Frances, Jean-Paul & Simone, Alfred & George... Et on les faisait broder, le tout 100% français. Le succès a été immédiat car c'était nouveau, il y avait un affect. On n'achetait pas simplement un sweat-shirt mais une histoire, celle d'un couple d'auteurs qu'on aimait. Cela nous a permis de nous lancer avant de passer aux collections exclusivement féminines, qui sont diffusées tous les mois sur notre site Internet. Après, on ne pensait pas être sold-out aussi rapidement et qu'on nous le demande encore aujourd'hui.

À quel moment vous êtes-vous dit qu'il fallait diversifier votre offre avec des collections éphémères de prêt-à-porter ?

C. de G. : Assez vite car on a lancé les sweat-shirts en janvier 2014 et en mars de la même année, on proposait déjà nos premières collections féminines, qui à l'époque étaient totalement made in France. Aujourd'hui, l'essentiel de nos ateliers se trouvent en France et au Portugal. Le made in Europe nous tient énormément à coeur.

Quel est votre rôle au sein de Balzac Paris en tant que directrice artistique ?

C. de G. : Je travaille main dans la main avec les équipes style : les chefs de produits, les chargés de production mais aussi les stylistes et les modélistes qui travaillent tous les jours au studio Balzac Paris. C'est aussi une particularité de la marque : on imagine intégralement les vêtements dans notre studio. Je suis là pour leur donner le ton, les inspirations sur la façon dont j'imagine la femme Balzac Paris, sur son vestiaire. Je travaille aussi beaucoup avec les équipes de com' sur les événements Balzac, sur les partenariats. Au global, je donne le ton sur l'ADN de la marque.

La collection décembre 2017 de Balzac Paris © Balzac Paris
Qui est la femme Balzac Paris ?

C. de G. : C'est une femme qui a à coeur de bien consommer, de ne plus en avoir plein ses armoires et qui préfère privilégier une consommation raisonnée avec des vêtements responsables, de qualité, fabriqués en Europe et dans le respect de l'environnement. C'est aussi une femme qui aime avoir des basiques revisités dans son vestiaire, qui sait qu'en investissant dans une pièce Balzac, celle-ci va traverser les saisons et les années. On aime dire que Balzac Paris n'est pas une marque victime de la mode : ça n'est jamais pointu au point qu'on ait envie de le jeter à la saison d'après comme c'est le cas avec la fast fashion. Nos pièces sont des classiques avec une touche en plus, un peu vintage, qui donne le sentiment qu'on serait allé les chiner dans un endroit secret et que personne ne pourrait avoir les mêmes que les nôtres.

Pour les fêtes de fin d'année, vous avez collaboré avec Prescription Lab en créant une box beauté. Pourquoi avoir accepté une telle collaboration ?

C. de G. : Je suis très admirative du travail de Prescription Lab, je trouve que c'est vraiment la box beauté la plus quali du marché. J'adore notamment le magazine qui accompagne chaque box. Il est très beau, très bien fait, c'est un plaisir de le poser sur sa table de chevet et de le lire. Les produits sont aussi vraiment top. Je suis une grande fan de leur masque au charbon, que j'utilise très souvent. Ce sont des produits naturels, ce qui me tient à coeur. J'adore que Prescription Lab soit aussi dans une logique de consommation responsable. On a des ADN de marques qui matchent et ça se voit avec la box que l'on a imaginée ensemble. Tout est très fluide, de ce vert intense qui correspond à celui que l'on utilise dans notre collection, au foulard qui fait écho à la couleur de la boîte. C'est agréable de construire une collaboration pareille. Tout a été très intelligemment pensé. En interne, on a imaginé le foulard. Les équipes du style ont dessiné le motif. On a vraiment travaillé main dans la main avec les équipes de Prescription Lab pour concevoir un accessoire qui plairait à leur communauté et à la nôtre.

La box Prescription Lab x Balzac Paris © Prescription Lab
Avez-vous été soutenue par votre entourage quand vous vous êtes lancée dans l'aventure Balzac Paris ?

C. de G. : J'ai été très soutenue, ne serait-ce parce que mon mari faisait partie du projet. C'est lui qui m'a poussé à quitter mon job et à me lancer dans l'aventure Balzac Paris. Il a vraiment été mon premier soutien. Quant à Charles, mon associé, il est aussi mon beau-frère. Ces liens amicaux et familiaux nous ont permis de nous rebooster les uns les autres et de nous serrer les coudes dans les moments difficiles.. Et puis autour de moi, mes soeurs entreprennent également donc on échange, on se conseille et on se soutient. Quant à mes parents, ils m'ont toujours poussée à faire ce que j'avais envie, du moment que j'y croyais.

Vous êtes maman de deux petites filles. Comment réussissez-vous à concilier vie professionnelle et vie familiale ?

C. de G. : Je ferai toujours passer mes filles et mon mari avant tout. Évidemment, le travail est primordial dans mon existence, cela participe à mon équilibre. Mais à partir du moment où je suis consciente que ma famille est ma priorité, ça m'aide beaucoup au quotidien. J'ai vraiment trouvé mon rythme avec mes filles. Bon, j'ai aussi une super nounou, ça aide (rires). Elle est extra, va chercher mes filles à l'école et à la crèche. Mais ça m'arrive régulièrement d'aller les chercher. Je trouve ça important de pouvoir profiter d'eux à ces âges. On a aussi cette politique-là chez Balzac. Avec Charles, on n'est pas pour le présentéisme, on préfère que le travail soit fait et bien fait. Si une des filles de l'équipe a besoin de partir plus tôt un jour, on comprend tout à fait car nous appliquons cette politique à nous-même.

De quoi êtes-vous particulièrement fière aujourd'hui ?

C. de G. : Je suis fière de la communauté Balzac Paris, de toutes ces clientes qui partagent nos valeurs d'une consommation responsable. Quand on les rencontre, elles nous expliquent être sensibles au lifestyle Balzac Paris : plus qu'un vêtement, c'est une identité, un spirit qu'elles achètent. C'est vraiment chouette de voir qu'on a construit quelque chose d'authentique. Je suis aussi très fière de l'équipe que l'on a réussi à constituer et que tout le monde soit aussi investi.

Manteau de la collection décembre de Balzac Paris © Balzac Paris
Quels sont les projets de Balzac Paris ?

C. de G. : Notre futur gros projet est d'ouvrir un showroom pour pouvoir rencontrer nos clientes de manière encore plus régulière, de les faire pénétrer dans notre univers de marque. Et que lorsqu'elles viennent chez nous, elles puissent voir qui on est, qu'elles puissent essayer nos vêtements, les toucher, et bénéficier de rendez-vous personnalisés.

Quels conseils donneriez-vous à une jeune entrepreneure ?

C. de G. : De bien s'entourer. Trouver le bon associé est vraiment primordial quand on veut se lancer. Et si elle ne veut pas s'associer, je lui conseille de créer un comité stratégique avec des personnalités différentes qui pourraient l'épauler et la conseiller. C'est bateau, mais je lui conseille aussi de croire en son projet, d'aller au bout de son idée et de prendre tout ce qu'il y a à prendre. L'expérience entrepreneuriale, même si elle n'est pas toujours concluante, est toujours enrichissante. Enfin, et c'est très important, il faut communiquer, ne pas avoir peur de parler de son projet de peur qu'on nous pique l'idée. C'est ça le plus important : échanger avec les gens et garder son authenticité et sa bienveillance.

>> Abonnez-vous à Prescription Lab pour recevoir la jolie box beauté de décembre en collaboration avec Balzac Paris.

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