Du Bhoutan, minuscule monarchie d’Asie du Sud, on connaît surtout le « bonheur national brut ». Depuis 1972, cette unité est basée sur différentes mesures, qui encouragent une croissance et un développement économique responsable, la conservation de la culture bhoutanaise, la sauvegarde de l’environnement et une gouvernance responsable.
Cette valeur idéologique a beau être originale et plutôt louable, elle fait aujourd’hui ricaner les démocrates du People's Democratic Party (PDP), au pouvoir depuis le samedi 13 juillet 2013. « L’insistance du DPT [Druk Phuensum Tshogpa, ancien parti monarchiste, ndlr] à jouer la carte du bonheur national brut n’est que du vent destiné à attirer l’attention de la communauté internationale. Cette politique n’a jamais apporté quoi que ce soit au peuple du Bhoutan », estime Tshering Tobgay, leader du PDP.
Car en pratique, le « bonheur national brut » du pays est plutôt en berne : taux de chômage record, augmentation de la délinquance, exode rural massif, et pauvreté grandissante ont de quoi miner le moral des habitants. Une pauvreté renforcée par l'arrêt récent des subventions indiennes.
Les 700 000 habitants de la « Terre du Dragon » étaient sous semi-protectorat indien de 1947 à 1971. L'Inde subventionnait toujours, jusqu’au début du mois de juillet, le gaz domestique et l’essence du pays. À la suite de la suppression de cette aide, le prix de la bouteille de gaz a doublé en une journée. Certains estiment que la fin de ces subventions est due à une association économique du Bhoutan et de la Chine qui aurait grandement déplu à l'Inde : l’an dernier, une vingtaine d’autobus avaient été achetés à la Chine.
Victoria Houssay
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