Chaque année en France, environ 100 000 animaux de compagnie sont abandonnés. Derrière ce chiffre gigantesque se cache la souffrance de milliers d'individus qui ont une personnalité distincte, ainsi que leur traumatisme à chacun face au déchirement de l'abandon.
Les classes politiques semblent enfin se réveiller au problème. Récemment, 240 députés ont signé une tribune annonçant le dépôt prochain d'une proposition de loi pour "en finir avec les abandons" d'animaux domestiques.
Parmi les mesures annoncées : la stérilisation des chats errants, la sensibilisation des plus jeunes et la "moralisation du commerce d'animaux" afin de traiter le problème à la racine.
Mais en attendant que ces mesures deviennent lois, nous pouvons tous agir à notre niveau pour freiner la vague d'abandon estivale et venir en aide à ses victimes. Même si vous-même n'avez pas d'animal chez vous ou si c'est le cas mais il vous est impensable de vous en séparer, vous pouvez tout de même aider en parlant du problème et des solutions à vos proches, famille, collègues...
Il peut être utile de rappeler à son entourage les peines encourues pour l'abandon d'un animal – hors d'un refuge. Les peines existantes prévoient une amende pouvant aller jusqu'à 30 000 euros, et de jusqu'à 2 ans de prison, mais elles risquent d'augmenter si la proposition de loi des députés signataires de la tribune parue dans le Journal du Dimanche vient à être votée.
Une des principales causes d'abandons reste les départs en vacances, cela alors qu'il est possible d'emmener son animal avec soi (cela demande simplement d'y réfléchir à l'avance) ou de le placer chez des proches, dans des pensions pour animaux ou chez des "pet-sitters" : des particuliers qui se proposent pour s'occuper de nos compagnons à quatre pattes. Si vous avez le temps, l'espace et les moyens, pourquoi ne pas se proposer pour accueillir l'animal de quelqu'un qui voyage et ne peut l'emmener ? Un petit compagnon pour vous le temps des vacances, un abandon potentiel évité : c'est gagnant-gagnant.
Les refuges animaliers sont pleins à craquer, il y a tout simplement trop d'animaux sans famille et pas assez de bons foyers pour tous les accueillir. Des individus doux, affectueux, joueurs et qui ont tant d'amour à donner sont euthanasiés faute de place disponible, ou languissent en cage pendant de longs mois, voire des années : un calvaire pour ces êtres sociables.
Il est urgent de cesser de "produire" des animaux de compagnie pour le profit ou le plaisir. Il semble vital de le rappeler : ce ne sont pas des marchandises mais bien des êtres vivants et sensibles. Il est essentiel de stériliser ses animaux, de ne jamais acheter en animalerie ni dans les élevages (il y a tant d'animaux attendant l'adoption dans les refuges partout en France et dans le monde entier !) et de lutter contre les entreprises qui continuent de se faire de l'argent sur le dos de ces êtres vulnérables.
Chacune et chacun peut aider en encourageant à l'adoption plutôt qu'à l'achat, en parlant aux responsables d'une jardinerie près de chez soi qui vend des animaux ou encore en écrivant aux plateformes de vente en ligne – type Le Bon Coin – qui s'obstinent à permettre que des êtres vivants y soient échangés comme de vulgaires objets de consommation.
À la racine de toute exploitation animale l'on retrouve la notion fausse que les humains sont supérieurs aux autres animaux : le spécisme. Ce préjudice irrationnel est la source de distinctions faites entre les espèces (les cochons tués et consommés, les chats chouchoutés) et sert à justifier d'exploiter les animaux pour le bon plaisir de certains ou pour en tirer un gain financier.
Il nous faut diffuser le message que les animaux ne nous appartiennent pas, et que nous n'avons pas à les faire se reproduire et les vendre comme des marchandises, à créer des races pour répondre à nos critères d'esthétique, à les acheter comme s'ils n'étaient que des jouets, ni à nous en servir pour la garde, la chasse ni tout autre "loisir".
Ensemble, nous pouvons lutter pour éviter le déchirement de l'abandon et les souffrances qui s'ensuivent aux animaux, ces êtres vulnérables à la sottise humaine et qui comptent sur nous pour les protéger des pires horreurs qu'ils subissent dans une société qui n'a pas encore totalement compris qu'en terme de leur capacité à ressentir l'amour, la joie, le désespoir et la douleur, ils ne sont pas si différents de nous.