"Qu'elle est craquante cette grenouille, nichée sur la coquille d'un escargot". Sur les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou Instagram, les jolies photos filtrées et colorées d'animaux prises par les professionnels font le buzz sur la toile.
Certaines d'entre elles sont tout simplement étonnantes : des grenouilles empilées les unes sur les autres, des alligators qui semblent étrangement dociles et attendris sous l'objectif... En les regardant, vous vous dites que Mère Nature nous offre décidément souvent un spectacle incroyable. Sauf que pas tout à fait.
Jeudi 8 novembre, le média Brut Nature a dévoilé une vidéo, relayée sur le site de France Info, dans laquelle plusieurs photographes animaliers dénoncent une mise en scène de toute pièce orchestrée par certain·es de leur collègues à l'éthique plus que discutable.
"Ces photos ont été obtenues par des techniques à l'éthique particulièrement discutable. Mais on ne peut pas le voir si on a une lecture trop rapide et peu concernée de ces photos", explique à Brut Nature le photographe professionnel Mickaël Bonnami.
Les pratiques énoncées dans cette vidéo font froid dans le dos. Les batraciens seraient par exemple placés dans des congélateurs pour devenir moins mobiles et donc plus dociles, quelques minutes avant de se faire photographier.
Parfois, les animaux sur les photos sont carrément morts et empaillés. Vu sous cet angle, on se dit que ces clichés d'animaux que l'on partage à l'envi sur la toile ne sont finalement pas si "mignons" et "hilarants" que cela.
En octobre 2017, l'ONG World Animal Protection alertait dans une étude sur les dangers couru par les animaux sauvages exploités dans le cadre d'un business touristique.
L'ONG pointe des pratiques barbares employées à des fins lucratives en Amérique latine. Les paresseux de la forêt amazonienne, dont les touristes sont très friands, sont par exemple arrachés des arbres par les vendeurs de selfies.
Or, cette espèce est faite pour vivre dans un univers calme et paisible, loin du bruit et de la foule. "Quand on les retire de leur arbre, on les condamne à une mort quasi certaine", explique le rapport.
L'enquête de World Animal Protection rapporte par ailleurs que 35% des sites étudiés ont recours à la nourriture pour les attirer. Une attitude qui pourrait avoir un impact négatif à long terme sur l'organisme et le comportement de ces animaux.