Ce jeudi 3 février, Amina Frühauf, la maman de Bilal Hassani et de son frère Taha, a sorti son premier livre, Être mère, Taha, Bilal et moi (ed. Michel Lafon). Pour l'occasion, elle s'est exprimée face à Yann Barthès dans l'émission Quotidien sur le harcèlement dont sont victimes ses fils depuis leur enfance, mais aussi les valeurs qu'elle a souhaité leur inculquer. Notamment, le "concept du dimanche", un moment qu'elle a créé pour leur permettre de lui raconter tout ce qui s'était passé pendant leur semaine.
"Règle n°1 pour un enfant : être libre, soi-même", livre-t-elle au présentateur, accompagnée de Bilal Hassani. "Il faut que nous, parents, on ait cette quête de liberté qui doit être inscrite au plus profond de nous. C'est en restant nous-mêmes libres et en voulant être libres que l'on pourra transmettre. On ne peut pas transmettre quelque chose que nous n'avons pas. C'est comme l'amour."
En larmes, elle poursuit. "C'est mon père qui m'a transmis ça. Mon père n'est plus là et c'était pendant que j'écrivais le livre. Du coup, je suis très fière de pouvoir lui dédier. C'est cet homme-là qui vivait dans un pays qui est le Maroc, régi par un système patriarcal très très rigide, qui m'a toujours dit que j'étais une personne importante, moi la petite fille. C'est ce père-là qui m'a donné cette force, cette envie d'être libre et qui m'a aidé avec son enseignement à accompagner aujourd'hui mes enfants en dignité." Bouleversant.
Bilal Hassani en a profité pour chanter les louanges de celle qu'il trouve "géniale". "Je suis content enfin qu'on puisse la voir et l'entendre car elle est tout le temps cachée dans les loges mais tout ce qu'elle a fait pour mon frère et moi, c'est... hors du commun. Je suis très chanceux."
Un soutien qui a été crucial pendant ces longues années de harcèlement et de menaces qui ciblaient, entre autres, l'orientation sexuelle de l'artiste. "On recevait des messages de haine de partout, pas que les réseaux sociaux", se souvient Amina Frühauf. "Il y avait des lettres d'hommes politiques qui ont été adressées contre moi", ajoute le jeune homme.
"Il fallait gérer et pour cela, il fallait d'abord protéger Bilal parce qu'il n'avait que 19 ans. Je ne pouvais pas imaginer ce qui se passe dans la tête d'enfant de 19 ans quand il reçoit autant des messages de haine. Il recevait entre 1000 et 1500 messages par minute. C'est énorme."
Et cette protection, cet amour a fonctionné. "On l'a encouragé. Bilal depuis tout petit veut devenir chanteur, devenir star intergalactique. À chaque fois, il savait qu'il pouvait arrêter, qu'il avait cette liberté-là. Mais je ne pouvais pas admettre, moi, que mon enfant fasse marche arrière parce qu'il a peur de messages de gens qu'on ne voit pas, qui pour moi n'existent pas."
Une chose est sûre, la tendresse qui les unit se ressent à travers l'écran.