L’affaire Rimsha fait grand bruit : cette jeune fille de 14 ans handicapée mentale, issue d’une famille pakistanaise chrétienne, est accusée de blasphème pour avoir brûlé les pages d’un manuel d’apprentissage du Coran. Après plusieurs rebondissements, Rimsha devrait bientôt être libérée une fois sa caution de 8 300 euros (1 million de roupies) réglée. La justice doit aussi trouver un lieu sûr et sécurisé pour la surveiller le temps de l’enquête.
La loi sur le blasphème en place au Pakistan condamne toute personne qui brûle un écrit sacré à la prison à perpétuité. Epargnée par cette sentence en raison de son âge, Rimsha est dans l’attente d’une condamnation. Mais l’arrestation récente de l’imam qui l’a dénoncée pourrait ouvrir de nouvelles pistes aux enquêteurs et relancer les investigations. La population musulmane, qui représente plus de 97% des Pakistanais, semble totalement s’opposer à la clémence témoignée envers Rimsha et les familles chrétiennes qui habitent encore dans le quartier de Mehrabad en périphérie d’Islamabad, pour des raisons autant religieuses que foncières : « Ici, 99% des personnes pensent que l’imam n’est pas coupable. Pourquoi les autorités ont mis deux semaines pour accuser l’imam ? C’est un complot », témoigne Zulfikar Hamad, un voisin musulman de Rimsha.
Laure Gamaury
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