Le collectif 52 est reparti dans sa bataille de terrain pour faire bouger les lignes du sexisme dans la rue. Ces féministes défendent la puissance des femmes qui représentent aujourd'hui 52 % de la population française. Elles avaient déjà réalisé leur dernière opération sur la différenciation genrée des jouets pour Noël.
Fidèle à ses différents modes d'action, c'est dans le métro que le collectif a perpétré sa dernière action coup de poing. À Paris, sur les lignes 4 et 9 du métro, les féministes du collectif 52 ont collé des affiches montrant des portraits de femmes en maillot de bain. Les photos sont "non retouchées, non stéréotypées". Le slogan sur les affiches proclame : "Le collectif 52 et la RATP vous souhaitent un été décomplexé".
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook et sur son site, le collectif 52 explique sa volonté de mettre en avant "des corps divers, de tous âges, couleurs et corpulences. Des femmes qui osent se montrer telles qu'elles sont réellement : belles et bien dans leur peau pour redonner à tout.e.s les voyageuses et voyageurs une note juste et optimiste de la femme."
Les militantes souhaitent alerter la RATP sur les publicités sexistes et dégradantes pour l'image des femmes : "Le corps des femmes se doit d'être parfait, jeune, lisse, blanc, sexué, désirable. Ras le bol des injonctions véhiculées en grande partie par la publicité."
Le collectif dénonce également la pression qu'exerce ce type de publicités sur les usagères de l'espace public : "Dès l'arrivée de l'été, la pression concernant le physique des femmes atteint des sommets." Pour contrer cette pression, la campagne du collectif 52 se veut être "métropolitaine, joyeuse et positive pour lutter contre le sexisme dans les rames de nos trains."
Cette campagne d'affichage sauvage fait directement référence à une campagne anglaise qui a été un cas d'école en terme de sexisme. Une marque de compléments alimentaires et de régimes avait souhaité aux usagères du métro d'être "beach body ready", soit d'avoir "un corps prêt pour la plage".
Dernièrement, c'est une autre publicité qui a voulu enfermer les usagères du métro dans des stéréotypes et qui les avaient indignées. Cette marque de dispositifs anti-cellulite avait invité les femmes a faire "des changements sur [leur] ligne" en les engageant à avoir des "Denfert-Popotin", de "Belle silhouette" et des "Corps-Royal".
Cet affichage sauvage fait du bien. Si on peut suivre de nombreux comptes en ligne qui promeuvent le body positive ou se rebeller face aux injonctions avec le hashtag #objectifbikinifermetagueule, cette irruption dans la vie réelle des corps non stéréotypés de toutes ces femmes est réjouissante.