A 25 ans et un peu plus d'un an après être devenue le premier mannequin asiatique grande taille à figurer dans les pages de Sports Illustrated, Yumi Nu fait maintenant la couverture de l'édition maillot de bain du célèbre magazine américain (trois autres versions montrent Ciara, Kim Kardashian et Maye Musk). Un événement qu'elle a commenté auprès de People, insistant sur l'impact qu'une telle Une peut avoir sur d'autres femmes - et la façon dont elle aurait changé sa vie ado.
"Je pense que mon 'moi' de 13 ans avait déjà été entachée par les croyances de la société sur ce à quoi il faut ressembler pour figurer en couverture. Si elle avait vu [celle-ci] avant de voir autre chose, je pense qu'elle aurait vécu une vie différente, avec un état d'esprit différent", confie la jeune femme. "C'est pourquoi c'est important maintenant et ça a toujours été nécessaire".
Auprès de Teen Vogue, en 2016, Yumi Nu abordait déjà le sujet essentiel d'acceptation de soi. "Je suis tellement fatiguée de ne pas m'aimer ou d'attendre d'être plus mince, d'attendre d'avoir une certaine apparence pour être heureuse avec moi-même, alors j'ai juste commencé à embrasser toutes les facettes de moi-même", confiait-elle. Elle ajoutait d'ailleurs que le fait de voir des personnes qui lui ressemblent sur Instagram l'a aidée dans ce processus personnel.
Ces pensées importantes auxquelles de nombreuses filles s'identifieront sans aucun doute, Yumi Nu les a couchées sur le papier. Dans un essai accompagnant sa séance-photos, la mannequin écrit notamment sur sa silhouette dans une culture qui a historiquement valorisé la minceur. Et pourquoi faire la Une du Vogue Japon en avril 2022 a incarné une véritable révolution.
"Je suis une Américaine d'origine japonaise de deuxième génération, et la culture japonaise valorise la minceur, la délicatesse et la petitesse. Donc, pour moi, faire la couverture de Vogue Japon signifiait être vue et être honorée par une culture qui fait souvent se sentir invisibles les personnes ayant un corps plus grand comme le mien", se réjouit-elle.
"Bien sûr, il n'y a pas qu'au Japon que l'on valorise la minceur", poursuit toutefois la jeune femme. "Même ici, aux États-Unis, où une grande partie de l'industrie de la mode est devenue plus inclusive envers les personnes ayant un corps comme le mien ces dernières années, certaines personnes - par exemple, les designers de certaines maisons de haute couture et les mecs stupides et en colère sur Internet, entre autres - n'ont pas encore compris que les personnes qui me ressemblent ont leur place partout."
Des mots à retenir, et à partager.