On connaissait son efficacité pour éliminer les rides et lutter contre le vieillissement cutané. Il faudra désormais compter avec son nouvel usage. À Londres, certaines célébrités débourseraient désormais 1 000 livres (soit 1 264 euros environ) pour avoir recours à des injections de Botox dans les seins. Baptisé breastox (contraction de breast pour poitrine en anglais et de Botox), le procédé promet de rendre à la poitrine sa tonicité et sa fermeté, mais aussi de gagner une taille de bonnet et ce, sans passer par la case bistouri.
Imaginé par le docteur Neetu Nirdohsh, le traitement, dont les effets durent six mois en moyenne, consiste en une injection de toxine botulique dans les muscles pectoraux. L’objectif : détendre temporairement ces derniers afin de gainer et de rehausser la poitrine. « C’est un lifting instantané des seins sans chirurgie. Particulièrement efficace pour les femmes dont le bonnet se situe entre le A et le C, cette méthode d’augmentation mammaire est plus sûre et plus rapide que chirurgie classique. Elle ne nécessite aucune convalescence, est pratiquement indolore et ne provoque ni effet secondaires ni cicatrice », a assuré au Daily Mail le docteur Nirdosh, propriétaire d’une clinique de chirurgie esthétique londonienne.
« L’intervention, qui dure moins de trente minutes, est idéale pour les femmes souffrant de ptôse mammaire (seins qui tombent), d’un vieillissement prématuré de la poitrine ou de ridules inesthétiques suite à une exposition prolongée au soleil. C’est également une bon moyen de donner un coup de fouet à son décolleté pour pouvoir défiler sans soutien-gorge sur le tapis rouge, à l’instar de mes clientes », insiste-t-il. Des promesses alléchantes d’autant qu’au Royaume-Uni, quelque 11 000 opérations de chirurgie mammaire seraient pratiquées chaque année.
Pour autant, les vertus du breastox laissent les spécialistes français perplexes. Le docteur Charles Volpei, vice-président de la Société française des chirurgiens esthétiques plasticiens, a fait part de ses doutes à Elle.fr. « La mise au repos du muscle pectoral ne peut en aucun cas gonfler la glande mammaire, ça sent l’arnaque », a-t-il estimé. Et d’ajouter : « Il faudrait des quantités importantes de toxine botulique pour détendre ce muscle puissant, ce qui risquerait d’entraîner le sein vers le bas. » Un point de vue que partage le docteur Isabelle Sarfati, chirurgienne plasticienne, spécialiste de la chirurgie des seins. « Je ne vois pas comment ça marche et personne autour de moi n’en a entendu parler ! », a-t-elle fait savoir.
De même, à Londres, pas sûr que les femmes se ruent sur cette nouvelle technique. Et pour cause, selon une récente enquête de l’Association britannique de Chirurgiens Plasticiens Esthétiques (BAAPS), la mode n’est plus aux « gros seins refaits ». Les chiffres révèlent ainsi une chute de 23% des augmentations mammaires sur les douze mois de l’année 2014, révélant une tendance pour les seins certes plus petits, mais aussi plus naturels. Une mode qui n’est certainement pas sans lien avec le scandale des prothèses PIP qui avait concerné entre 40 000 et 50 000 Anglaises.