On avait l'habitude de définir le burn-out comme un "état" ou un "épuisement", c'est désormais une maladie. Ce samedi 25 mai, après une semaine de discussions, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), rassemblée en Assemblée mondiale de la santé pour la 72e session, a pris une décision déterminant un tournant majeur dans la médecine : la reconnaissance du burn-out au classement international des maladies (ICD-11).
Selon l'OMS, il s'agit ainsi d'un "syndrome conceptualisé comme résultant d'un stress professionnel chronique qui n'a pas été géré correctement". L'organisation le caractérise en trois dimensions : "1) des sentiments de perte ou d'épuisement ; 2) une distance mentale accrue avec le travail, ou des sentiments de négativité ou de cynisme liés au travail ; et 3) une diminution de l'efficacité professionnelle."
Elle précise également que le burn-out "réfère spécifiquement au phénomène dans le contexte occupationnel et ne devrait pas être appliqué pour décrire des expériences dans d'autres domaines de la vie", avant d'exclure de cette référence les "troubles de l'adaptation, les troubles spécifiquement associés au stress, les troubles de la peur ou l'anxiété, et les troubles de l'humeur."
Un vote qui n'entrera en application qu'en janvier 2022, mais qui contredit les propos tenus le 13 mai sur France Inter par la ministre du Travail Muriel Pénicaud, qui stipulait au sujet des suicides chez France Télécom par exemple que "ces sujets-là sont des sujets internationaux. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a dit très fermement après étude que ce n'était pas une maladie professionnelle."
Maintenant que le burn-out a bien été reconnu comme maladie d'un point de vue international, il pourrait techniquement être ajouté au tableau des maladies professionnelles, quant à lui établi au niveau national.
Cette année, les maladies mentales ont pris une place de taille au sein de l'Assemblée, témoignant de l'urgence médicale qu'elles représentent. D'après l'OMS, environ 1 milliard de personnes en seraient touchées et les trois-quarts ne pourraient pas bénéficier d'aides, principalement à cause du manque de structures adaptées à leur soin dans beaucoup de pays. L'organisation rapporte également que le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes.
Mise à jour du 28/05/2019 : Le porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé a annoncé mardi que le burn-out n'était finalement pas reconnu comme une "maladie" mais comme un "phénomène lié au travail", selon Franceinfo.
La confusion viendrait du fait que l'OMS a annoncé l'entrée du syndrome à la Classification internationale des maladies. L'année dernière, il y figurait déjà sous le chapitre "Facteurs influençant l'état de santé". "L'inclusion dans ce chapitre signifie précisément que le burn-out n'est pas conceptualisé comme une condition médicale, mais plutôt comme un phénomène lié au travail", a indiqué le porte-parole.