Les discussions autour de la santé mentale prennent davantage d'importance au sein de la société, mais aussi du monde du travail. Une évolution qui permet de diminuer la stigmatisation dont souffrent les personnes concernées, comme d'entreprendre des mesures concrètes pour permettre à tou·te·s de prendre davantage le temps de se ménager ou de se soigner. Dernier exemple en date : la décision de Whitney Wolfe Herd, PDG de Bumble, l'appli de rencontres qui donne l'avantage aux femmes.
Avec une entrée en bourse retentissante en 2020, et une dernière année sur les chapeaux de roues (la plateforme a vu son nombre d'utilisateur·rice·s augmenter de 30 % avec la crise sanitaire et tout ce qu'elle a induit de temps libre et d'envie de lien social), le staff est sur les rotules.
Au Royaume-Uni, où l'un de ses QG est basé, une étude a même révélé que les employé·e·s avaient vu leur charge de travail croître de 25 % depuis le début du Covid. Alors, afin d'aider sa masse salariale à relever la tête, la présidente et plus jeune milliardaire self-made au monde, a fermé les bureaux d'Austin, de Barcelone, de Moscou et de Londres pour une semaine entière. Et c'est l'enthousiasme du staff sur les réseaux sociaux qui a vendu la mèche, l'un d'entre eux annonçant la nouvelle en précisant que la responsable avait "eu l'intuition correcte de notre épuisement collectif". Essentiel, donc.
Mais ce n'est pas tout ce que Whitney Wolfe Herd souhaite mettre en place concernant le bien-être de ses équipes. Aux Etats-Unis, les employé·e·s bénéficient également de jours de "selfcare" pour prendre soin de leur santé mentale. Côté congés parentaux aussi, elle s'attache à aménager leurs horaires pour un meilleur équilibre vie pro-vie perso.
En 2019, elle déclarait à ce propos au magazine Fast Company : "Maintenant que je suis moi-même enceinte, je comprends, rien qu'à partir des exigences de base de devoir aller à un rendez-vous chez le médecin une certaine semaine, que je ne peux pas imaginer le stress que pourrait ressentir quelqu'un qui ne peut pas faire ses propres horaires". Et de poursuivre, expliquant qu'elle voulait "faire en sorte qu'une fois qu'un parent revient au travail", il·elle puisse "le faire de manière flexible". Deux ans plus tard, elle sonnait la cloche du Nasdaq avec son fils de 18 mois dans les bras.
Alors certes, une petite semaine de congé ne peut pas, à elle seule, résoudre un burn-out généralisé. Mais elle a le mérite d'instaurer une pause nécessaire, et d'offrir la chance de récupérer et respirer, pour mieux revenir motivé·e. Surtout, cette mesure est révélatrice d'une nouvelle façon de manager, plus humaine et en ligne avec le bien-être de celles et ceux qui ont permis le succès de l'entreprise. Inspirant.