C'est un titre de chanson en forme d'assertion : N'insiste pas. Avec ce nouveau morceau, la chanteuse Camille Lellouche apporte son soutien aux victimes de violences conjugales en narrant une situation d'emprise comme l'on en a (beaucoup) trop connu. Son clip a d'ailleurs été mis en ligne le 8 mars dernier, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. A l'heure actuelle, "N'insiste pas" est déjà n°1 sur Itunes.
Mais que raconte donc Camille Lellouche ? Un récit de toxicité conjugale qui touche bien des femmes en France. On écoute : "N'insiste pas, quand je te dis que tes gestes ont parlé / N'insiste pas quand je dis non [...] N'insiste pas, j'ai plus confiance, j'arrive plus à te pardonner / J'ai trop souffert et ta violence a fini par me briser / N'insiste pas, ouais / Je n'en peux plus, ouais". Sur fond de voix lyrique, des paroles fortes qui se passent de commentaires.
Dans le clip, soupirs et sanglots introduisent ce chant plein d'émotions. L'interprète semble pousser la voix pour toutes celles qui ne le peuvent pas. Une force saluée par le public et ses plus de 750 commentaires. Réalisé par Meïr Salah, le clip intimiste de la chanson est actuellement numéro 2 des tendances YouTube en France.
"Soutien à toutes les victimes de violences conjugales, familiales, femmes, hommes, enfants, merci Camille de n'avoir oublié personne, c'est très rare", "Bravo Camille, je me reconnais malheureusement mais mon calvaire est terminé. Force à celles qui vivent cette situation", commentent les auditeurs et auditrices. Des retours très enthousiastes qui souligne la justesse d'écriture et d'interprétation de Camille Lellouche.
"Cette chanson, c'est pour ces femmes qui n'arrivent pas à partir ou qui y arrivent tard. Une rupture 'normale', c'est déjà très violent et quitter la personne c'est un long processus. Mais quand tu es une femme battue, non seulement tu es folle de la personne qui te bat, puisque c'est son but, mais en plus tu te demandes ce qui va t'arriver si tu pars. Donc c'est encore plus long comme processus", a expliqué la comédienne et chanteuse sur les ondes d'Europe 1.
Avant de le rappeler : "La plupart des femmes ne portent pas plainte". Un triste constat. Au micro de la radio toujours, la chanteuse a tenu à préciser que les violences conjugales et situations d'emprise "concernent tous les milieux sociaux, peu importe le métier que tu fais, même dans la milieu artistique, ça arrive à tout le monde, sans exception". A bon entendeur. Des chansons populaires comme N'insiste pas tendent justement à mettre en évidence cette réalité en s'adressant au plus grand nombre. Sensibiliser et éveiller les consciences.
Et au final, faire résonner un discours essentiel, d'une plateforme de streaming à l'autre. "Les langues commencent à se délier, on parle de plus en plus des violences conjugales désormais, mais pas encore assez. Et je trouve que même quand certaines femmes osent aller porter plainte, elles ne sont pas tout le temps prises au sérieux. Souvent, elles finissent par se faire tuer. Je ne peux pas ne pas me battre contre ça. À un moment ça suffit, il faut dire les choses comme elles sont", achève à ce titre l'artiste engagée. On ne peut qu'applaudir.