Ce ministre croate embrasse de force son homologue allemande et scandalise

C'était le 2 novembre dernier à Berlin.

Le geste aurait pu passer inaperçu... Mais pas pour la presse internationale, aux aguets. Lors d'une rencontre européenne, s'est déroulé ce que d'aucuns intitulent "un accident", d'autres, une "agression". A savoir ? C'est simple : le ministre des Affaires étrangères croate Gordan Grlic Radman a embrassé de force la ministre fédérale des Affaires étrangères allemande Annalena Baerbock. Une scène qui bouscule le paysage politique depuis.

Ainsi Courrier International parle-t-il de "Bisou Gate" : de scandale du bisou. Euphémisme pour qualifier un baiser forcé. Le journal national Die Tageszeitung, cité par le média de référence, parle quant à lui directement de "sexisme pur"... Qui en dit long "sur la situation des femmes en politique". On récapitule.

La scène en question fut fugace : c'est lors d'une prise de photo collective que le ministre des Affaires étrangères croate s'est penché pour embrasser son homologue allemande, après lui avoir pris la main. Il lui aurait dit, précise le média international RFI : "Vite, une bise pour dire bonjour !".

La presse allemande ainsi que Courrier International observent une visible absence de consentement : "Annalena Baerbock a alors tourné rapidement la tête sur le côté, avant de sourire de manière gênée". "Surprise, Annalena Baerbock a tout juste le temps de se détourner pour éviter ce qui serait sans doute devenu un baiser sur la bouche", détaille plus ouvertement RFI à ce sujet. A deux doigts du drame ?

Toujours est il que Die Tageszeitung voit dans ce "Bisou Gate" que d'aucuns appellent "baiser maladroit" une "dimension politique" voire même un signe de "l'antiféminisme" qui se propage à travers le monde. Des affaires comme celles-ci se multiplient et pas seulement dans le monde de la politique, qui il est vrai donne une image flagrante du sexisme systémique : quand le sexisme fait système. En France aussi, il s'observe largement.

Ailleurs, dans le sport, on se rappelle par exemple du baiser forcé de l'entraîneur Luis Rubiales à la footballeuse internationale Jenni Hermoso, qui a scandalisé l'Espagne et la sphère sportive en général. A juste titre.

L'indignation qui nous concerne a eu des effets quelques plus tard : le chef de la diplomatie croate a finalement présenté ses excuses à propos de son geste. Le Soir relate son mea culpa : "Nous, les ministres, nous saluons toujours cordialement. Si quelqu'un y a vu quelque chose de mal, alors je m'excuse auprès de celui qui l'a pris ainsi...". Convaincant ?