L'industrie de la mode a souvent eu tendance à ignorer certains types de consommateurs, sous prétexte qu'ils ne répondaient pas forcément à ses critères de beauté. Il y a d'abord eu la stigmatisation des "grosses" par Abercrombie & Fitch en 2013, puis celle des lesbiennes et des "vieilles" il y a quelques jours à peine, par le patron britannique de la marque Hervé Léger. Et puis il y a celles dont on ne parle jamais : les femmes qui respectent un code religieux. Si la question ne fait pas encore vraiment débat en France, une citoyenne américaine du nom deLaila Alawa vient de publier un billet concernant la mode et les femmes musulmanes surle site Style.Mic.
Alors qu'aux États-Unis, la communauté musulmane compte 5,7 millions d'habitants et représente un marché de près de 98 milliards de dollars, l'industrie semble toujours aussi réticente à imaginer des modèles pour ces femmes. Bien dans leurs baskets, ces it-girls, sont pourtant très attachées à leur style vestimentaire et souhaitent véhiculer une autre image de la femme musulmane. Aujourd'hui, le phénomène est tel qu'il porte un même un nom : the modest fashion (la mode pudique). Pour toutes les férues de shopping, qui assument pleinement leur désir de ne pas révéler certaines parties de leurs corps, le constat est clair : s'habiller dans des boutiques standardisées comme Zara ou H&M est un véritable parcours du combattant.
Pour offrir des vêtements tendance aux femmes musulmanes, la championne olympique américaine Ibtihaj Muhammad s'est récemment lancée dans la création de vêtements. Avec sa marque Louella by Ibtihaj Muhammad, elle fait un véritable carton. Et l'histoire n'est pas unique : cosmopolites et contemporaines, les femmes musulmanes fashion s'exposent de plus en plus sur la Toile pour afficher leur looks.
Distinguées, sexy, colorées, pointues, qu'elles soient voilées ou non, totalement recouvertes ou pas, elles prouvent ainsi qu'il est possible d'être féminine, glamour et musulmane à la fois.
Pour Ibtihaj, cette exposition était plus que nécessaire. Avec son million de followers sur Instagram, cette spécialiste du sabre compte bien faire changer les mentalités : "Les femmes musulmanes sont fatiguées d'aller dans un magasin et de devoir acheter quatre articles différents, pour ne composer avec qu'une seule tenue. Les grandes compagnies de l'industrie de la mode devraient se soucier des femmes qui choisissent un dress-code pudique. Nous sommes là, nous existons, alors pourquoi ne sommes-nous pas prises en compte ? "
Et il semble que la charge de la créatrice ait enfin trouvé un écho favorable auprès de certaines enseignes comme DKNY ou Mango, qui ont eu l'idée de sortir des collections spéciales ramadan cette année. Mais l'initiative reste encore limitée puisqu'elle ne concerne que les pays du Moyen-Orient.