Il y a à peine quelques années, Valérie Weisler n'aurait sans doute jamais pensé devenir un jour conseillère pour la jeunesse de Barack Obama, ni recevoir à la Maison Blanche le Prix national Jefferson pour la paix et la justice, qui récompense les initiatives de "gens ordinaires réalisant des choses extraordinaires".
Car Valérie Weisler n'a pas eu une enfance facile. Originaire de la banlieue de New York, elle apprend le divorce de ses parents quatre jours avant de faire sa rentrée au collège. Timide et mal dans sa peau, elle devient le souffre-douleur de ses camarades. Pas assez cool, pas assez populaire, Valérie souffre en silence jusqu'un jour de 2013 où elle assiste au harcèlement d'un autre de ses camarades en surpoids. "Je suis allée vers lui et lui ai dit que ce qu'il ressentait comptait." Il a alors révélé à Valérie qu'il avait prévu de se suicider cette nuit-là mais que sa gentillesse à son égard l'avait "vraiment validé".
Une fois de retour chez elle, la jeune fille cherche sur Internet ce que veut dire "validation". C'est ce mot tout simple qui lui a inspiré le concept de The Validation Project, l'entreprise dont elle est aujourd'hui, à tout juste 17 ans, la PDG.
Lorsqu'elle a débuté son activité, Valérie Weisler n'avait que 25 dollars gagnés en faisant du baby-sitting à investir pour acheter le nom de domaine sur Internet. Deux ans et demi plus tard, la voilà à la tête d'une boîte qui lui a permis de rencontrer Julia Roberts, Justin Timberlake ou encore le prince William et de voyager aux quatre coins de la planète.
Le principe de The Validation Project ? Mettre en relation des adolescents et jeunes adultes passionnés avec des grandes entreprises – Google est notamment partenaire – qui leur servent ensuite de mentor dans la réalisation de leurs rêves et projets.
Là où The Validation Project diffère d'un banal stage en entreprise, c'est qu'à la suite du mentorat, les jeunes sont tenus de faire du bénévolat et de transmettre à leur tour les compétences qu'ils ont acquises au cours de leur projet de validation.
Ainsi, une jeune fille ayant pris des cours de danse avec une danseuse professionnelle a ensuite enseigné la chorégraphie dans un centre pour sans-abris. Un autre adolescent venant d'Ouganda a eu pour mentor un employé de la Human Rights Campaign. Il a finalement créé et vendu des bracelets dont il a fait don des recettes à la recherche contre le Sida.
En tout, plus de 6 000 jeunes âgés de 13 à 25 ans et issus de cent pays différents ont participé pour le moment à The Validation Project.
La prochaine étape pour Valérie ? Fêter son dix-huitième anniversaire en février prochain pour faire de The Validation Project une organisation à but non-lucratif et ainsi permettre aux dons d'êtres déductibles d'impôts.
En attendant, Valérie continue de travailler à temps plein sur The Validation Project et incite les jeunes à aller, eux aussi, au bout de leurs rêves. "Utilisez votre énergie pour alimenter votre passion, conseille la jeune fille dans une interview accordée au Christian Science Monitor. Faites du bénévolat 'votre' argent que vous donnez au monde. Vous êtes jeune, utilisez-le ! Ce n'est pas un désavantage. Plus important encore, sortez de votre zone de confort. Sortir de la boîte, c'est ça, la vraie liberté. Soyez un outsider."