Traquer plus efficacement les violeurs et les amener devant la justice, pour mieux protéger les femmes victimes d'agressions. Tel est l'objectif de Medicapt, un outil créé par l'organisation à but non-lucratif Physicians for Human Rights (PHR) à New York. L'application mobile se présente comme un recours efficace, mise à disposition des médecins, pour collecter les preuves d'une agression sexuelle et permettre de réunir les informations nécessaires à l'identification et la poursuite des agresseurs.
Selon le site TakePart , qui rapporte l'information, l'application a été "conçue pour stocker les preuves d'un examen médico-légal dans le cadre d'une agression sexuelle". Concrètement, l'appli devrait donner aux médecins l'accès à une plateforme complète résumant les informations qui doivent être collectées auprès de la victime, ainsi qu'une série de questions à poser aux patients, telles que "La victime était-elle enceinte ?", "A-t-elle été testée positive à une maladie sexuellement transmissible ?" ou "L'agresseur était-il armé ?". La procédure viserait ainsi à éviter les questions trop approximatives parfois posées par les professionnels de santé, voire l'absence de questions dans certains cas.
Autre outil prévu par Medicapt, la possibilité de prendre des photos des éventuelles blessures de la victime, de façon à les ajouter ensuite au dossier de preuves. "L'application stockera toutes ces informations dans une base de données accessible à l'équipe médico-légale comme aux assistants sociaux ou aux médecins", détaille le site Bust.com. Une façon de rassembler en un lieu unique tous les éléments nécessaires à la victime pour être capable de poursuivre son agresseur sur le plan pénal.
L'application, dont le concept a été imaginé en 2013, est pour le moment destiné à une phase de test en République Démocratique du Congo, un des pays où le nombre de victimes de viol a dramatiquement augmenté ces dernières années. Selon une étude de 2011 produite par le Journal amérciain de la Santé Publique, plus de 400 000 Congolaises, de 15 à 49 ans, ont été violées entre 2006 et 2007. "Cela représente 4 femmes toutes les 5 minutes", poursuit Bust.com.
L'arrivée de Medicapt dans le pays pourrait changer la donne en fournissant enfin un outil capable d'agréger les données sensibles des agressions sexuelles sur le territoire, pour les mettre à la disposition des autorités et du monde de la santé. Pour tenter d'avoir un impact sur ces chiffres effrayants, les médecins de la ville de Bukavu, à l'est du pays, ont débuté l'expérimentation de l'application. Chaque docteur a reçu de l'organisation PHR un smartphone Android, ainsi qu'une formation spécifique.
Les informations, enregistrées même en l'absence de connexion ou de réseau mobile, sont ensuite cryptées et protégéees par mot de passe. Une exigence de sécurité qui fait de Medicapt un outil sans précédent pour aider les autorités à poursuivre les auteurs de viol via le système judiciaire national.