La chirurgie bariatrique n'en finit plus de faire débat. De plus en plus de médecins attirent l'attention sur les dérapages de certaines pratiques et surtout sur les risques de la chirurgie de l'obésité. Une récente étude fait froid dans le dos.
Les risques de la chirurgie de l'obésité semblent avoir été mal évalués, c'est en tout cas ce qui ressort de plus en plus d'études. On se souvient de grand nombre de patients ayant bénéficié de la pose d'un anneau gastrique et pour qui le résultat s'est soldé par un échec entraînant le plus souvent une seconde intervention comme la sleeve ou le bypass.
La Haute Autorité de Santé avait alors dû statuer sur les bonnes pratiques en cas de ré-opération. Ces échecs auraient sans nul doute pu être évités si l'on avait pris soin de faire des essais thérapeutiques dignes de ce nom au lieu de multiplier les interventions avant même de le faire !
Résultat, une véritable gabegie tant sur le plan financier que sur le plan humain. Sur le plan humain, on imagine sans peine les difficultés à la fois physiques et psychologiques de ces patients en échec. Sur le plan financier, la sécurité sociale a financé la pose des anneaux gastriques, le suivi qui en découle puis le retrait et la nouvelle intervention !
Aujourd'hui, de nombreux témoignages d'hommes et de femmes ayant subi une sleeve gastrectomie ou un bypass témoignent des difficultés auxquelles ils doivent faire face. Certains conservent de très graves séquelles ou ont frôlé la mort... On parle même de certains décès dus à la chirurgie de l'obésité.
Cette nouvelle étude vient nous rappeler qu'il ne s'agit pas d'une intervention banale et qu'il convient de bien évaluer les risques de la chirurgie de l'obésité avant de se lancer.
La revue médicale Jama Surgery publiait la semaine dernière une étude portant sur la chirurgie bariatrique. Elle fait grand bruit car elle interpelle sur un risque dont on parle peu : le taux de suicide.
Sa conclusion est sans appel : les personnes ayant bénéficié d'une chirurgie de l'obésité on un risque augmenté de 54 % de faire une tentative de suicide !
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs canadiens ont travaillé sur les dossier de près de 9 000 patients obèses (8 815 exactement) ayant été opérés entre 2006 et 2011 soit d'une sleeve, soit d'un bypass, soit ayant bénéficié de la pose d'une anneau gastrique.